L'importation, par une personne ou un organisme, du livre religieux, sera désormais soumise à l'autorisation préalable du ministère, dont les conditions et les modalités d'obtention sont fixées par un décret exécutif, publié au dernier Journal officiel. Il était temps que ce genre de publication pouvant être utilisée à des fins subversives, soit rigoureusement contrôlée. Le ministre des Affaires religieuses exige un contrôle rigoureux du livre religieux. Il a décidé de mettre les importateurs des ouvrages et des livres religieux sous la loupe pour éviter toute tentative de faire entrer au pays tous produits à caractère subversif. Le décret exécutif, publié dans le dernier Journal officiel (JO), fixe ainsi les conditions et les modalités d'autorisation préalable pour l'importation de ce type de publications. Sont concernés par ces dispositions, «tous supports» et «toute personne physique ou morale de droit algérien qui exerce des activités relatives à l'édition, le marché et l'importation du livre, dont l'aval préalable du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs est obligatoire. En outre, sont régis par les dispositions du présent décret, «toutes personnes ou tous organismes qui importent le livre religieux sur tous les types de supports, dédiés à la lecture, au don ou à l'exposition». Le livre religieux «à introduire par les organismes étrangers, les représentations diplomatiques et consulaires accréditées ainsi que les centres culturels étrangers» est également soumis au même accord préalable, «après avis des services des affaires étrangères, au niveau desquels s'effectue le dépôt des demandes», mentionne un article du décret. «Les contenus des livres religieux à importer, quels que soient leurs supports, ne doivent pas porter atteinte à l'unité religieuse de la société au référent religieux national, à l'ordre public, aux bonnes mœurs, aux droits et libertés fondamentales, et aux dispositions des lois et règlements en vigueur», est-il, en outre, souligné cette nouvelle disposition juridique. «Les livres et les ouvrages religieux qui font l'objet d'édition et de diffusion en Algérie, sont soumis aux mêmes conditions susmentionnées», est-il également stipulé dans le même texte, qui informe de la création d'une «commission de lecture» au niveau du ministère concerné ayant pour «mission de se prononcer» sur les demandes d'autorisation préalable d'importation du livre en question. A ce titre, est-il explicité, cette structure est chargée notamment «de prendre connaissance des contenus des livres religieux à importer et de les analyser, de s'assurer de l'absence de phrases ou d'énoncés contraires, de manière implicite ou explicite, aux conditions susmentionnées». La commission chargée de traiter les demandes d'importation peut rendre son verdict au bout de 30 jours. Toutefois, si la commission constate «le non-respect des conditions par l'importateur», elle lui retire son autorisation qui sera suivie d'un envoi de cette décision aux services de sécurité concernés et les services des douanes. Il faut dire que le ministère des Affaires religieuses avait déjà entrepris à l'époque de Ghoulamallah un assainissement de tout ce qui est support religieux. Une des mesures phares prises par l'ex-ministre est de soumettre l'importation de tout support religieux à un minutieux contrôle. Ces restrictions n'avaient cependant pas empêché des titres jugés «subversifs» de passer à travers les mailles du filet pour être exposer dans certains magasins ou se retrouver entre les mains des personnes malveillantes. Assia B. l Un décret exécutif fixant les conditions et les modalités d'autorisation préalable d'édition, d'impression et de commercialisation du Saint Coran sur tous supports, a été publié dans le dernier numéro du Journal officiel. Ce décret, outre qu'il s'applique à toute personne physique ou morale de droit algérien qui exerce des activités relatives à l'édition, l'impression, la commercialisation et l'importation du Coran, concerne toutes personnes ou tous organismes qui importent le Coran sur tous les types de supports, dédiés à la lecture, à l'écoute, au don ou à l'exposition. Le recueil du Coran à introduire par les organismes étrangers, les représentations diplomatiques et consulaires accréditées, ainsi que les centres culturels étrangers, est soumis à l'accord préalable des services du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, après avis des services des Affaires étrangères, au niveau desquels s'effectue le dépôt des demandes. Aucune procédure ne peut être entamée par des personnes désirant éditer, imprimer, commercialiser ou importer le Coran, sans l'obtention d'une autorisation au préalable. Le recueil du Coran ou toute partie du recueil destinée à l'édition, l'impression, la commercialisation ou l'importation, sur tous supports, sont soumis à l'autorisation préalable du ministre chargé des Affaires religieuses et des Waqfs. L'obtention de l'autorisation préalable relative à l'édition, l'impression, la commercialisation ou l'importation du Coran sur tous supports est conditionnée par l'absence d'erreurs dans le texte coranique et la conformité, avec la transmission (Riwaya) de Warsh d'après l'Imam Nafii.