Pas de montée d'adrénaline pour les fans de la sélection de handball depuis l'entame de la compétition comptant pour le Championnat du Monde. Et même si les plumitifs se sont évertués, a posteriori comme d'habitude, à qualifier de match de référence celui livré contre les Bleus, il faudrait revenir sur terre et se dire tout bonnement «Oui, mais à la fin qui a gagné ?». Les Verts ont certes fourni bien des efforts qui ne sont pas sans rappeler ceux de leurs collègues footballeurs contre les Allemands lors du Mondial brésilien. Sauf que Slimani et les autres ont réalisé un grand parcours et sont surtout passés en 1/8e de finale. En fait, même si après coup il est facile et même méchant de tirer sur l'ambulance, autant dire que les handballeurs algériens auraient mieux fait de ne pas faire le déplacement si ce n'est pas pour réaliser des performances égales, voire supérieures, à celle de nos voisins égyptiens et tunisiens, lesquels ont fait leur apprentissage directement et/ou indirectement à partir de l'expertise algérienne. Dans le jargon local, on évoque par «sarkou essanâa» qui n'équivaut pas à «ils ont été à bonne école», mais c'est tout comme. Avec tous les matchs perdus, c'est-à-dire 0 point, beaucoup de buts encaissés et une différence de but qui classe les Verts loin, bien loin, du reste des formations de la poule. Il semblerait, selon nos confrères de l'APS, qu'il y a toutefois quelque chose qui ne doit pas passer inaperçue et dont notre pays, les responsables du secteur et les staffs doivent s'enorgueillir : «l'Algérie accueillera le Championnat du Monde des U-21 en 2017». C'est-à-dire une opportunité d'aller loin pour laver l'affront infligé aux ainés et une opportunité qu'il ne faudrait surtout pas louper car dans pareille circonstance, la fédération internationale n'est pas très regardante sur le déroulement de la compétition et il n'est pas exclu qu'un miracle arrive, celui qui consistera à ce que les U-21 parviennent en finale. Ce qui est encore plus grave comme cela a été le cas avec la conquête du trophée africain l'année écoulée et qui a fait oublier aux responsables que la rencontre est encore longue et qu'il existera, toujours chez les puristes, un doute sur la conquête de ce trophée. Nous avons pratiquement dit la même chose pour la Guinée Equatoriale quand elle s'est déclarée volontaire pour palier au forfait des Marocains, la preuve : la Guinée Equatoriale est en quarts de finale et le renvoi d'ascenseur peut même aller plus loin encore. Sans que nous fassions un procès d'intention de mauvais aloi... évidemment. Il ne pourra surtout pas être retenu contre les instances sportives nationales le fait d'avoir laissé la sélection seule, naviguer à vue. Celles-ci ont mis tous les moyens qu'il faut à la disposition de la sélection pour qu'elle assure une représentativité honorable. Cela n'a pas été le cas. Il faudrait désormais non pas réfléchir à reconstruire la discipline, c'est en général les mêmes résolutions qui sont fièrement, voire avec bravade lancées à chaque fois par les responsables. Non, la situation est plus grave et il faudrait revoir dans toutes ses fondations la maison du handball, la formation, les programmes sportifs scolaires, l'obligation aux associations de disposer d'une équipe de handball. Quoi que tout cela relève en réalité du rêve le plus fou. Le problème est désormais culturel et c'est dans la tête de tout le monde que cela ne fonctionne plus. Sinon comment expliquer que la sélection de football n'a recelé au cours des trois rencontres qu'elle a disputées contre ses adversaires africains ne figure aucun joueur du cru. Mieux encore, pourquoi une fois qu'ils ont franchi les frontières, des joueurs comme Slimani, Soudani, Belkalem, Halliche, éléments jusque-là valables sur le plan national reviennent au pays en gagneurs. C'est par voie de conséquence un état d'esprit. Celui-ci n'existe pas pour toutes les disciplines et il suffirait de s'interroger sur la disparition des performances en judo, athlétisme et à un degré moindre en boxe. A. L.