Dans le football et en matière d'arbitrage il est unanimement admis que l'erreur est humaine. Quitte pour cela à en subir des conséquences irréparables les sportifs acceptent donc, bien entendu la mort dans l'âme sachant que les grandes douleurs sont intérieures et surtout muettes, le verdict de l'arbitre. Toutefois, il faudrait également partir du principe que l'erreur en question est particularisée par ce qu'elle est d'exceptionnelle. Ainsi quand face aux Anglais, Maradona marque de la main dans une rencontre décisive de Coupe du monde tout le monde, même ceux qui forcément ne portent pas les Anglais dans leur cœur, peut en vouloir à l'arbitre en ce sens que l'erreur est grossière d'autant plus que le seul à ne pas l'avoir vu est celui qui devrait veiller au bon déroulement de la rencontre et par extension de préserver son aspect moral. Quoiqu'il en soit et en général les matchs de football se déroulant dans les stades européens, américains, asiatiques, sud-américains ont pour dénominateur commun le fait que si les fautes d'arbitrage existent, celles-ci sont loin de revêtir un drame. Ce n'est pas tellement le cas en Afrique et si nous abordons la spécificité du continent sur ce sujet précis autant balayer devant nos portes et parler de l'arbitrage algérien. Or, il y a peu de risques d'en parler et autant moins de risques d'être soupçonné de faire dans le procès d'intention à l'endroit et des arbitres et de l'organe qui est censé d'abord leur donner des titres de noblesse en leur donnant cette qualité de juge et ensuite de les suivre, dans le langage officiel il sera dit «accompagner» dans leur cheminement. Cela étant, en professionnalisant la discipline, la fédération, ses excroissances exécutives se sont d'autorité mis dans l'obligation de professionnaliser également le football. Professionnaliser non pas dans le sens financier et intéressement sonnant et trébuchant des juges, mais dans la pratique même du métier dont le plus éminent est l'égalité des chances pour ne pas dire le seul critère de compétence pour accéder au grade mais tout aussi de la transparence dans la gestion de ce corps de métier. Malheureusement si les instances concernées par la gestion de l'arbitrage algérien ont quand même donné de réels signes d'amélioration du métier grâce notamment à l'émergence de nouvelles jeunes figures vraisemblablement plus réactifs à l'exercice de l'activité évoquée, mais surtout à son évolution, une évolution qui se fait, toutes proportions gardées, presque au jour le jour. Par ailleurs, en plus de ce choix, il y a lieu également de souligner que les conditions matérielles et financières de l'arbitrage ont totalement changé avec une grille de rétribution, laquelle était à l'origine prévue pour préserver le corps arbitral du risque de corruption. Malgré la disponibilité de ce cadre idéal et l'amélioration effective de l'arbitrage, il n'en demeure pas moins qu'à mesure que pour la saison en cours et à mesure que se sont écoulées les semaines les failles dans l'arbitrage prennent une proportion inquiétante, la 13e journée, autrement dit celle du week-end dernier aura connu en matière d'erreur d'appréciation des juges le summum. Une réalité confirmée et surtout étayée avec force détails et précisions par Mohamed Zekrini sur le plateau de la télévision algérienne. Ainsi, des rencontres importantes, pour chacune des équipes s'affrontant, comme USMA-USMH, CSC-MCA, MOB-DRBT, CRB-JSS ont vécu un conséquent lot d'erreurs préjudiciables autant pour les vainqueurs que les vaincus. Quoi que tout cela ne doit en aucun cas inciter à tirer sur l'ambulance et faire de l'arbitre le bouc-émissaire sachant que ce qui parait tellement visible et criant aux yeux d'un spectateur, qui plus est celui qui se trouverait douillettement installé chez lui face à son téléviseur, l'est impossible pour un juge pris dans le feu de l'action et dont la réaction première, c'est-à-dire celle qui pourrait être à l'origine du bon comme du mauvais, est une immédiate et surtout irrévocable prise de décision. Quoiqu'il en soit, cela n'excuse pas la multiplication des erreurs et c'est en ce sens que la fédération et plus particulièrement l'organe chargé de la gestion du dossier arbitrage se doit de prendre en charge la question. A. L.