La tournure générale provoquée par les émeutes dans les pays arabes nous fait quelque peu oublier que les mouvements sociaux prennent cations des besoins au niveau local. Il faudrait reprendre périodiquement, ou plutôt en permanence, l'identification des problèmes locaux, où les attentions devraient se porter sur les collectives locales, sur la démocratie locale, sur les finances locales, ou plutôt sur les fiscalités locales. Comment arriver à faire participer les citoyens à la vie locale et écrire de nouvelles pages dans la démocratie locale ? Qui doit en prendre l'initiative ? L'administration centrale ? L'assemblée nationale quand la primauté au niveau partisan et même étatique va au parlementaire au détriment de l'élu local ? N'est-ce pas que les bousculades sont plus grandes pour l'accès comme candidat à la députation qu'à la fonction de président d'APC, alors que pour les partis politiques, l'enjeu pour ce qui concerne à la fois l'audience et l'image devrait se jouer au niveau local ? Bien évidemment que la préférence des candidats pour la députation est marquée par les avantages et par la possibilité de devenir ministrables car il n'y a pas de passerelle entre élu local et fonction de ministre et plus haut encore. Avec 48 wilayas, plus de 500 daïras et plus de 1500 communes, peut-on dire que le territoire est bien quadrillé, que la décision se prend au plus près des citoyens, que les populations participent à la prise en charge de leur propre devenir local ? Pour environ 1500 communes, plus de 15 000 élus locaux, peut-on dire que les représentants des populations sont d'abord assez nombreux pour représenter le plus possible les préférences populaires, qu'ils ont assez de pouvoir pour donner le plus possible de satisfaction aux demandes locales ? Peut-on dire qu'il y a assez de décentralisation accompagnée par un désengagement de l'Etat au profit des élus locaux afin de dire réellement qu'il y a une démocratie locale ? Peut-on dire que sans une réelle décentralisation, les populations peuvent participer à la vie locale et qu'il suffirait d'une instruction d'en haut pour que les populations ressentent l'intérêt de participer par exemple aux délibérations locales ? Peut on dire également que les élus locaux peuvent être obligés de faire participer les populations aux délibérations alors que ce sont eux les élus mandatés par des élections pour délibérer au nom des populations ? Nombre de personnes au niveau local pensent pourtant que le pouvoir local est trop confisqué par les élus et par les autorités administratives et que le combat politique pour faire prendre en charge les préférences de la masse se doit d'être mené. D'abord, depuis l'indépendance, l'Algérie a fonctionné avec la même structuration en wilayas, daïras (insignifiantes en terme de pouvoir) et en communes. Il n'y a rien au-dessus des wilayas, donc des APW, et rien que plus petit que la commune. Qui doit représenter les intérêts des populations auprès des collectivités locales ? Normalement les élus suffisent puisqu'ils ont été choisis par les populations. Mais, il y a toujours eu cette idée de créer un comité des sages. Celui-ci est vu comme des intermédiaires entre l'administration et les populations. Serait-ce un nouveau pouvoir au niveau local ? Un autre pouvoir à envergure locale et qui n'est ni administratif ni élu et qui se compose de notables, comme cela est leur appellation ? Qui sont les notables ? Des riches plus généralement ou des dirigeants de clubs sportifs qui seraient choisis pour faire un genre de conseil informel de "sages", et qui serait réputé être en mesure de désamorcer les crises locales par exemple, mais qui participent, selon les populations, de la confiscation du pouvoir local, et qui, ainsi, accroissent les obstacles à la gestion par les citoyens de leurs propres affaires.