Il y en a qui ont toujours espéré que des élections législatives ou présidentielle donnent le signal d'une alternance au pouvoir. La question se pose souvent de savoir pourquoi un parti a-t-il toujours accepté de participer à un gouvernement tout en sachant d'abord qu'il n'y a pas une alternance au pouvoir ? C'est une question à laquelle il n'y aura pas de réponse rendue publique. Il y en a une tout de même. En entrant au gouvernement ce parti démontre qu'il y a une autre voie que la violence pour accéder (ou participer) au pouvoir. Les trois partis de l'ex-alliance ont toujours convergé tant qu'ils étaient alliés pour dire qu'ils appliquent le programme du président de la République. Les trois partis se présentaient plutôt comme étant au service du peuple, corrigent-ils. Il n'y a pas de " chahut " dans ces conditions, d'autant que la conviction populaire reposait sur l'idée que c'est le pouvoir (le président et/ou l'armée) qui décide s'il faut ou non que les mêmes partis soient majoritaires ou minoritaires. Il importe également de savoir si les alliances ne sont pas des simulacres de mariage à blanc pour le meilleur et jamais pour le pire, ou si elles sont réellement fondées sur des relations de défense contre une menace partisane commune. Cependant, l'ennemi qui devrait justifier celle-ci n'est pas identifié. Ce parti maintenant change de discours. Il est dans l'opposition. Dans l'opposition, comme s'il s'agissait juste d'un éclair, il avait été estimé qu'il serait nécessaire de tenter une alliance dite républicaine, une alliance éphémère, ou un parcours parfois concerté. On avait pensé que désormais, il ne devrait pas s'installer une nouvelle tradition qui consisterait à éviter les départs en solitaire, plus particulièrement dans les rangs de l'opposition qui oscillait entre l'inefficacité des actions isolées et l'impossibilité de l'action concertée. Quelques partis d'opposition avaient quand même décidé de raccourcir les distances politiques qui les séparaient. C'était une tentative qui cependant n'avait pas fait long feu. Il arrive aux partis de l'opposition de se rapprocher à l'occasion des élections, pas pour des listes communes, mais pour une dénonciation des irrégularités ou pour forcer la main au pouvoir à adopter un nouveau mode de surveillance de celles-ci. Aujourd'hui il y a un parcours commun dans l'opposition. Pas toute l'opposition. A quoi pourrons-nous imputer cette impossibilité des partis de l'opposition à se rapprocher pour une alliance durable ? Serait-ce que les distances politiques soient plus grandes entre les partis qui sont de l'opposition qu'entre les partis qui sont au pouvoir ? Y a-t-il quelque chose de changé à la fois dans le camp au pouvoir et dans le camp dans l'opposition? Est-ce les intérêts ou les convictions qui font se mouvoir tous les partis d'un camp et d'un autre et ce, pour anticiper sur leurs comportements et évaluer la crédibilité des engagements partisans. Il y aura toujours des partis disponibles pour affirmer structurer la majorité présidentielle et s'offrir comme sous-traitants de la mise en œuvre du programme dont on dira qu'il est celui du président. Le FFS propose de rassembler tout le monde politique et de construire le consensus. Attendons pour voir.