La Bourse de Paris reculait nettement mardi à la mi-journée (-1,72%), plombée par des indicateurs préoccupants sur la Chine, qui interviennent après un début de mois d'octobre très favorable sur les marchés. L'indice CAC 40 perdait 80,52 points à 4.608,18 points, dans un volume d'échanges de 1,2 milliard d'euros. La veille, il avait lâché 0,27%. Le marché Parisien a creusé ses pertes au fil de matinée, perdant même près de 2%. "Le marché est pénalisé par les chiffres du commerce extérieur chinois", souligne Xavier de Villepion, précisant que le CAC 40 connaît une "respiration normale" après avoir pris plus de 5% la semaine dernière. En Chine, les importations ont chuté de près de 18% en septembre sur un an, alors que les exportations ont reculé de 1,1%. "Les investisseurs espéraient une bonne surprise en provenance de Chine, afin de valider le rebond des matières premières ces derniers jours. Mais les chiffres publiés ce matin ne donnent pas franchement le sentiment que la croissance chinoise se stabilise et s'apprête à rebondir", note le courtier Aurel BGC. Le marché a par ailleurs peu réagi à la publication du baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers en Allemagne, qui constituait le principal indicateur du jour. Le ZEW s'est encore dégradée en octobre, une chute essentiellement due au scandale des moteurs truqués de Volkswagen et au ralentissement des économies émergentes. M. de Villepion souligne en outre que plusieurs rendez-vous prévus dans les prochains jours poussent le marché à "appuyer sur la pédale de frein", évoquant les nombreux résultats d'entreprises américaines et la publication de la croissance chinoise. Parmi les valeurs, LVMH était en forte baisse (-3,39% à 160,85 euros), après les chiffres du commerce chinois et une publication qui n'a pas rassuré le marché. Le groupe a publié des ventes en hausse de 16% au troisième trimestre. Ce chiffre a été tiré par les ventes de Vins et Spiritueux, ce qui profitait selon Aurel BGC aux groupes du secteur à savoir Pernod Ricard (-0,47% à 97,31 euros) et Remy Cointreau (+0,13% à 61,68 euros). Dans le sillage de LVMH, Kering perdait de son côté 3,26% à 157,50 euros. Plus généralement, les valeurs industrielles étaient pénalisées par la Chine, avec Renault (-2,73% à 74,85 euros) et PSA Peugeot Citroën (-3,80% à 14,30 euros). Les valeurs liées aux matières premières souffraient, après la baisse des cours la veille. ArcelorMittal perdait 3,19% à 5,58 euros) et Vallourec 6,11% à 10,22 euros. Figeac Aéro grimpait (+4,14% à 19,87 euros) après avoir remporté un contrat de 230 millions de dollars auprès d'Embraer dans le cadre du programme E-Jets E2, les avions de ligne de nouvelle génération de l'avionneur brésilien. Enfin, Lucibel chutait (-7,71% à 3,47 euros). La société a diminué ses pertes au premier semestre mais retarde à 2016 son objectif de retour à un résultat brut d'exploitation positif. Zurich, le SMI sous les 8700 points, Kühne+Nagel recherchée La Bourse suisse a entamé la séance de mardi sur un repli. Le SMI n'a pas réussi à se maintenir en dessus des 8700 points et il évolue sous cette barre depuis l'ouverture. Les indications préalables en provenance des Etats-Unis étaient légèrement positive. De manière générale, on manque encore d'impulsion, ce qui incite nombre d'investisseurs à la prudence, ont commenté des courtiers. A Zurich, Kühne+Nagel retient l'attention après ses chiffres trimestriels. Les marchés attendent la saison des résultats aux USA, a commenté un analyste. Après la déception causée par Alcoa la semaine passée, les investisseurs espèrent y voir plus clair cet après-midi avec les chiffres de JPMorgan, Johnson&Johnson et (après-Bourse) ceux d'Intel. En Suisse, la saison des résultats se poursuivra cette semaine avec les données de Syngenta et de Nestlé. A 9h30, le SMI reculait de 0,74% à 8641,62 points, le SLI de 0,86% à 1282,73 points et le SPI de 0,66% à 8842,00 points. Sur les trente blue chips, 27 reculaient et trois montaient. Kühne+Nagel (+4,4%) était recherchée. Le groupe de transports et logistique a fait état d'une baisse de chiffre d'affaires sur neuf mois, avec une hausse de profitabilité. Les bénéfices d'exploitation et net ont nettement dépassé les attentes des analystes. Les déclarations sur l'évolution des marges cette année sont par ailleurs un peu plus optimistes que lors de la présentation des chiffres semestriels. Les autres gagnants étaient Sonova (+1,5%) et Galenica (+1,4%). Sonova rencontre ce jour les investisseurs et présente à cette occasion le nouveau "Phonak Virto V" ainsi que d'autres nouveautés des marques Unitron et Advanced Bionics. Ces innovations seront par ailleurs présentées mercredi lors du congrès international des appareils acoustiques EUHA. LafargeHolcim (-3,0%) tenait la lanterne rouge. Le titre avait déjà souffert la veille de l'annonce surprise du changement de CFO. La Deutsche Bank a abaissé mardi l'objectif de cours de l'action, mais a confirmé "buy", même si la situation des marchés des devises et l'environnement de marché ne sont pas particulièrement positifs actuellement. Les autres gros perdants étaient Syngenta (-2,7%), qui publiera ses chiffres trimestriels jeudi et les bancaires CS (-2,5%) et UBS (-1,3%). Transocean (-1,9%) avait déjà reculé lundi dans le sillage de la baisse du prix du pétrole. La semaine passée cependant, le titre avait gagné 27%. Les valeurs du luxe Swatch (-1,8%) et Richemont (-1,3%) souffraient aussi. Le commerce extérieur chinois, gros marché des groupes de luxe, est resté faible en septembre, malgré la dévaluation du yuan. Le fort recul des importations surtout inquiète, car il s'est accéléré durant le mois sous revue. C'est le onzième mois d'affilée que cet indicateur est à la baisse, signe de la faiblesse de la conjoncture intérieure en Chine. Les poids lourds défensifs, qui avaient regagné du terrain lundi, n'échappaient pas à la tendance. Novartis perdait 0,5%, Roche 0,4% et Nestlé 0,3%. Schmolz+Bickenbach (-7,4%) a de son côté lancé un avertissement sur bénéfice en raison de la baisse des entrées de commandes, des volumes et du chiffre d'affaires liés à la faiblesse de la demande de l'industrie pétro-gazière.
Tokyo finit en baisse La Bourse de Tokyo a fini en nette baisse mardi, première séance de la semaine, affectée par une rechute des cours du pétrole et un regain d'inquiétudes sur la Chine, où les importations ont fortement reculé en septembre. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes, qui avait gagné plus de 4% la semaine dernière, a battu en retraite, cédant 1,11% (-203,93 points) à 18.234,74 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part fléchi de 0,79% (-12 points) à 1.503,13 points. En cette séance de reprise - la Bourse était fermée lundi, férié au Japon -, l'activité a été plutôt moyenne (2,1 milliards de titres échangés sur le marché). Sur le volet des changes, le dollar valait 119,86 yens, en retrait par rapport à son cours de vendredi à la clôture, tandis que l'euro s'inscrivait en nette hausse, à 136,38 yens. Outre un mouvement technique de repli sur des prises de bénéfices, la place tokyoïte a réagi à la brutale dégringolade lundi des cours du pétrole, sur fond de craintes sur l'économie mondiale, ont expliqué des courtiers. Conséquence, les valeurs énergétiques ont accusé le coup: JX Holdings a abandonné 1,25% à 487,1 yens, Inpex 3,42% à 1.228 yens et Japan Petroleum Exploration 3,18% à 3.650 yens. A l'inverse, les compagnies aériennes, qui profitent d'un carburant moins cher, avaient le sourire: ANA Holdings a pris 3,31% à 346,4 yens, et JAL 4,37% à 4.290 yens. Dans un agenda par ailleurs calme dans l'attente d'une flopée de résultats d'entreprises, les investisseurs ont eu tout le loisir de soupeser les chiffres du commerce extérieur chinois, publiés en cours de séance. Les importations ont chuté de près de 18% au mois de septembre sur un an, selon les douanes chinoises, nouveau signe du ralentissement de l'activité dans la deuxième économie mondiale.
Sharp s'envole Parmi les 225 composantes du Nikkei, 126 ont clôturé dans le rouge, 91 en hausse et 8 à l'équilibre. A noter, la contre-performance de l'action du groupe d'habillement Fast Retailing, propriétaire de la marque Uniqlo. Ce poids lourd de la cote a lâché 3,73% à 42.260 yens, après avoir déjà perdu près de 10% vendredi, au lendemain de la publication de résultats et prévisions qui n'ont pas été du goût des donneurs d'ordres. Dans l'automobile, certains constructeurs ont souffert d'un abaissement de recommandation de la part d'une maison de courtage: Toyota a abandonné 2,45% à 7.316 yens et Honda 2,74% à 3.895 yens. Du côté de l'électronique, Sharp a bondi de 6,47% à 148 yens. Le titre s'était même envolé de 10% dans les premiers échanges, porté par des informations de presse évoquant un possible investissement d'un fonds semi-public, l'INCJ, d'un montant de 200 milliards de yens (1,48 milliard d'euros). Initialement la firme japonaise, en pleine restructuration, avait sollicité une aide uniquement pour son activité d'écrans, mais le soutien de l'INCJ se voudrait plus large, a rapporté ce week-end l'agence Kyodo. Le ministère de l'Industrie a fait part de ses inquiétudes quant à une fuite à l'étranger des technologies uniques de Sharp, d'après les sources interrogées par l'agence de presse, alors que le taïwanais Hon Hai (plus connu sous le nom Foxconn) aurait manifesté son intérêt pour la division LCD de Sharp. DeNA, nouvel entrant dans l'indice Nikkei, a également été applaudi (+3,24% à 2.320 yens). Cette société gérante de plateformes de jeux pour smartphones s'est récemment fait connaître pour son partenariat avec le pionnier Nintendo, lui aussi en verve (+3,11% à 22.045 yens).
