Que les pays consommateurs et les compagnies pétrolières jubilent, quoi de plus étonnant ? Ils n'ont pas été secoués par les décisions de la rencontre informelle de l'Opep à Alger dont les membres continuent à faire leur jeu, la sourde oreille pour trouver une solution commune une redistribution plus juste des prix du pétrole. Chacun a pu vérifier que la guerre politique et idéologique à l'issue des travaux de cette rencontre l'a remporté sur les questions économiques. L'adversité affichée entre l'Iran et l'Arabie saoudite, qui plus est, entravait les rencontres de l'Opep et son calendrier de redresser la barre sur le plan de la production et des prix du baril de pétrole. Il n'en fallait pas plus pour que, les clients consommateurs de pétrole soient les plus satisfaits de cette informelle rencontre qui n'a débouché sur aucune décision tangible. Elle n'a pas écarté tous les facteurs de division politique loin pour les pays exportateurs d'or noir de concentrer leur attention sur le problème de la réduction de la production actuelle ou sur les prix. Au moment où la politique de stockage des Etats consommateurs a fait son plein. Ils ont par l'intermédiaire des "majors", accumulé dans leurs cuves et tankers l'équivalent de plusieurs mois de consommation mondiale, les pays producteurs ont été incapables, dans un tel contexte, grâce à leur désunion, à préserver leur pouvoir d'achat et obtenir même temporairement le gel de la production et une hausse réelle du prix du baril. A cet égard, l'on peut opportunément s'interroger sur la capacité du marché à absorber ces nouvelles quantités de pétrole stockées d'autant que l'éventualité d'une créance de la demande demeure incertaine. N'y a-t-il pas donc risque d'assister au cours des prochaines semaines à une autre rapide dégradation des prix sous la pression d'un surplus de production, consacrant ainsi un rapide retour à la case départ ? L'Opep peut-elle consentir à un tel gâchis ? Déjà de l'autre côté des pays consommateurs et des compagnies pétrolières des voix laissent entendre : on a toujours la capacité de revenir à 30 dollars le baril dans les prochains mois, voire à 22 dollars. La rhétorique utilisée par l'Iran ou par l'Arabie saoudite n'est pas du tout en faveur d'un gel et encore moins d'une réduction de la production ". Que les Etats acquis au gel de la production actuelle grondent, que les Etats consommateurs et les compagnies pétrolières jubilent, c'est grâce dans l'ordre des choses à la division des membres du cartel qui continuent à maintenir le statu-quo et pour certains d'entre-eux d'œuvrer dans l'intérêt des compagnies au détriment de leurs peuples. Au demeurant, l'Algérie demeure attachée à une poursuite de la concertation entre tous les pays exportateurs de pétrole qu'elle considère comme un élément essentiel pour la stabilisation du marché afin de préserver et maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande. Ceci étant, il reste que la bonne volonté exprimée par l'Algérie risque d'être noyée dans les divergences qui, déjà apparaissent au sein du cartel et annoncent une prochaine réunion de l'organisation mouvementée.
