De Tunis, Kattou Mohamed Il y a trois jours, le ministre de l'Intérieur a décidé la fermeture à la circulation automobile de la principale artère de la capitale, l'avenue Habib-Bourguiba, et des rues qui lui sont proches. A priori, les citoyens croyaient que cette décision avait un rapport avec les manifestations organisées par les détracteurs du projet de loi de réconciliation économique et financière. Mais, en fait, c'est plus grave, comme l'indiquent des sources du ministère. Cette avenue était ciblée par des terroristes qui avaient planifié des attaques à la voiture piégée destinées à détruire les ministères du Tourisme et de l'Intérieur qui se trouvent sur l'avenue Bourguiba. Selon le ministère, qui se fonde sur des renseignements «fiables», des attentats étaient planifiés contre le Palais du gouvernement et le mausolée Farhat Hached situés à la Casbah, quartier de sièges de plusieurs ministères. Ainsi, la décision du ministère de l'Intérieur qui avait intrigué les citoyens n'est finalement qu'une des mesures préventives pour faire échec à toute éventuelle attaque terroriste dans les zones ciblées où un imposant dispositif de sécurité a été mis en place. En dehors de la ville, des patrouilles mixtes (police-armée) sont en place pour filtrer l'entrée et la sortie de la capitale.