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Kiosque arabe
N'enterrez pas vos morts trop vite !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 09 - 2016


Par Ahmed Halli
[email protected]
Pour reprendre l'humoriste Pierre Desproges qui n'était pas aussi génial que Nizar Qabani, mais qui en approchait : Algéroises, Algérois, wahhabites pourvus et wahhabites sans, hommes frappeurs, femmes battues, mais convaincues par hadiths qu'elles l'ont mérité, résignés en gandouras, résignées sous «djilbabs». Si je m'adresse à vous en ce lundi, moins saint, mais plus gai qu'un vendredi, c'est parce que la coupe, de leben ou de ce que vous préférez en secret, est pleine et qu'elle déborde même. Je vous le dis tout net : vous en faites trop, mais vraiment trop, pour faire croire que vous êtes de braves croyants, envoyés sur terre pour prêcher le bien et pourfendre le mal. Franchement, en vous regardant dans votre miroir, après un détour par la télévision, avez-vous vraiment l'impression que vous êtes la nation élite, le nec plus ultra que vous prétendez être ? Chaque jour vous apporte la preuve que vous n'êtes pas faits pour ce métier-là, que vous n'êtes pas de la race des «promis au paradis», en dépit de vos efforts criards. Réveillez-vous, il en est encore temps ! La pire des attitudes est de croire à l'omniscience de Dieu, de la proclamer à chaque prière tout en s'évertuant à la battre en brèche de mille manières.
Sérieusement, comment pensez-vous accéder aux félicités de l'Au-delà, dans les bras de Houris voluptueuses, alors que vous brimez leurs sœurs ici-bas, que vous leur imposez un statut d'infériorité ? Et lorsque l'une d'elles se mêle de ce qui ne la regarde pas en protestant ou en se révoltant, vous jouez les indignés et vous en appelez encore à la justice divine, que vous ne cessez de bafouer. A peine libérés de la colonisation française, qui n'a pas réussi à dompter vos esprits, vous voilà prêts à vous soumettre à la nouvelle religion, à régler sur elle votre horloge biologique. Le wahhabisme, doctrine officieuse et omniprésente, de nos cercles dirigeants ne s'exprime plus seulement dans les prêches du vendredi, mais il régit peu à peu notre vie quotidienne. Retour aux sources polluées de l'ignorance sacrée : l'urine de chameau va bientôt remplacer l'improbable doliprane, et les «gris-gris» finiront par nous qualifier en Coupe du monde ! Aucun souci à avoir, des bataillons de cheikhs, d'exorcistes, de charmeurs sont prêts à encadrer le peuple des dormeurs éveillés et à répondre à toutes ses préoccupations. Plus besoin d'hôpitaux, appelés à disparaître en dépit de leur haut niveau de performance, et les médecins, s'il en reste encore, substitueront le «Verset de la Chaise», au serment d'Hippocrate.
Ceci pour les vivants, mais le pire, si j'ose dire, est à craindre pour les morts, puisqu'on ne leur laisse même plus le temps de respirer, de dire ouf, et qu'ils sont conduits dare-dare au cimetière. Ayez donc pitié de vos morts ! Je n'irais pas jusqu'à vous dire «laissez-les vivre», mais plutôt laissez-les mourir dans la quiétude, à défaut de partir heureux, ne les jetez pas comme un objet encombrant ! Aujourd'hui, les rubriques nécrologiques conjuguent les décès au passé composé, du moins en ce qui concerne les enterrements, et les veillées funèbres n'existent presque plus. Vous mourrez au petit matin ? Qu'à cela ne tienne, vos proches, instruits par des hommes pieux et bienveillants, vous facilitent le passage ad patres, dès le milieu de l'après-midi. Ils savent, les bougres, qu'un mort n'est jamais totalement défunt, tant qu'il n'est pas sous des dalles solides et des pelletées idoines de bonne terre consacrée, pas de risques inutiles ! La catalepsie, ça existe, et je présume que les Algériens doivent être plus concernés que d'autres, puisqu'ils remplissent pratiquement les conditions d'une «résurrection» surprise (mauvaise). Ainsi la catalepsie se retrouverait dans des maladies comme la schizophrénie, l'hystérie, ou dans certains états hypnotiques, ce qui nous semble être le cas de la plupart d'entre nous.
Je comprends le souci de certains proches de ne pas prolonger indéfiniment le séjour de leurs êtres chers dans cette vallée de larmes, mais imaginent-ils le calvaire d'un homme enterré vivant ? Gravissime question qui interpelle aujourd'hui tous ceux qui appliquent d'une manière aveugle, voire caricaturale parfois, la recommandation d'inhumer vite et bien.
La célèbre université Al-Azhar s'est penchée, semble-t-il, sur la question par l'intermédiaire de l'un de ses docteurs, Sadeddine Al-Hillali, professeur de théologie comparée. Sur une chaîne de télévision satellitaire, il a exhorté ses concitoyens à ne pas se précipiter pour enterrer leurs morts. Rappelant que le Prophète de l'Islam lui-même n'avait été enterré que vingt-quatre heures après son décès, le théologien a conseillé aux Egyptiens d'attendre au minimum six à dix heures. Sadeddine Al-Hillali a affirmé, en effet, avoir des témoignages sur des cas de personnes enterrées vivantes et retrouvées après exhumation dans une autre posture que celle dans laquelle elles avaient été ensevelies. Ces exhumations auraient eu lieu à la suite de récits de témoins affirmant avoir entendu des sons et des bruits émis par les enterrés. Ce qui semble assez incroyable et à rapprocher des sornettes racontées par des charlatans à propos des cris, très audibles, des défunts qui étaient soumis au supplice du tombeau.
Quoi qu'il en soit, les enterrements hâtifs sont devenus coutumiers chez nous, en dépit des connaissances sur la catalepsie et ses phénomènes, qui semblent de façon paradoxale plutôt inciter à la hâte. Pour ceux qui pourraient avoir des remords de conscience ou qui veulent prendre leurs précautions, à défaut de laisser le défunt passer une dernière nuit chez lui, il y a la solution du téléphone. Hollywood s'est déjà emparé du sujet, mais il n'est pas interdit de glisser à l'intérieur du linceul un portable, celui du disparu par exemple si ce n'est pas un «I-Phone 7». Reste à régler la question de la puce et de l'opérateur, en choisissant de préférence un prestataire qui offre des communications d'outre-tombe, à défaut d'assurer des appels au centre d'Alger.


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