Une situation des plus paradoxales quand on voit l'ambiance qui y régnait, une dizaine de jours plus tôt, pendant le Ramadhan. On ne se croirait pas dans la même ville. C'est ça l'effet vacances... Après l'effervescence de Ramadhan, place au calme. Alger est en vacances! Finies les longues soirées ramadhanesques où les défilés de voitures et de personnes n'en finissaient pas jusqu'à des heures tardives de la nuit. La capitale, qui comme chaque année, se vide pour les fêtes de l'Aïd, n'a pas encore retrouvé sa foule plus d'une semaine après. Le Ramadhan ayant raccourci les vacances d'été, les Algériens ont profité des trois semaines qui restent du mois d'août après le mois sacré pour aller en vacances, que ce soit à l'étranger ou dans les autres villes du pays, particulièrement côtières. Et comme pratiquement tout le monde a eu la même idée, la capitale a été désertée. Dès les premières heures de la matinée, on peut faire ce constat avec une circulation automobile fluide. Les longs bouchons quotidiens qui font la réputation de la capitale et de sa banlieue ont disparu de la «circulation». Même ses entrées et sorties sont fluides. Que ce soit au niveau de l'avenue de l'ALN (ex-Moutonnière) ou de la rocade Sud. Depuis l'Aïd, les heures de pointe ne sont pas d'actualité au grand bonheur des automobilistes qui n'ont pas eu la chance d'aller en vacances, mais qui profitent quand même du «privilège» des routes vides! En plus de la fluidité des routes, la fermeture de certains magasins donne un air de «congé» à Alger. Le constat est fait au coeur de la capitale et les quartiers de sa banlieue à forte fréquentation. Certains rideaux sont baissés depuis l'Aïd. On peut lire sur des devantures «Fermé pour congé annuel». Les mêmes écriteaux sont affichés à l'entrée de certains cabinets médicaux, auto-écoles, bureaux de comptabilité... À midi, dans les fast-foods, on peut commander à son aise. Pas de longues files d'attente, même les tables sont disponibles. Vu la situation, certaines de ces boutiques de restauration rapide ont, elles aussi, pris leurs vacances. Le constat est encore plus édifiant dans les administrations. C'est le moment de faire ses papiers d'état civil. Même dans les mairies, il n'y a pas foule. Le calvaire des extraits de naissance est vite réglé! Les cités et surtout les résidences huppées sont désertées. Les transports publics, eux non plus, ne sont pas pris d'assaut. Les bus ne ressemblent pas à des boîtes de sardines. Le métro est relativement vide. Le tramway qui ne désemplissait pas de monde pendant le Ramadhan jusqu'à sa fermeture à 1h du matin, n'est plus aussi fréquenté. Il n'y a donc pas grosse foule dans les rues pendant la journée. Que dire alors des soirées! Dès 19h, Alger et ses rues sont complètement désertées. L'ambiance est même angoissante! Les magasins qui étaient ouverts pendant la journée ferment les uns après les autres. On voit des personnes courir derrière les derniers transports publics. Ce sont ceux qui travaillent dans la capitale, mais qui n'y habitent pas. Les retardataires se partagent des taxis clandestins. La ville continue de se vider jusqu'au coucher du soleil où règne un calme plat. Bref, Alger est en vacances...