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Cru et millésime
Publié dans L'Expression le 25 - 12 - 2014

«Sur cette vaste plantation, ce n'est pas la pluie mais la sueur de mon front qui arrose les récoltes.» Antonio Jacinto
Toute la semaine le soleil a brillé, à la grande joie des vieux retraités qui ont pu sortir de l'enfermement où les avait condamnés le mauvais temps passager qui a fait se vider la petite placette du grand saule. Toute la campagne environnante fume et l'optimisme est revenu sur les visages fanés et parcheminés des vieux nostalgiques: «Un temps idéal pour ramasser les olives!», s'est exclamé le vieux Louali qui essayait de relancer une conversation qui avait fini sur l'hypothétique augmentation des malheureuses retraites qui réunissaient tous les 22 de chaque mois ceux qui avaient trimé toute une vie durant. «Pourvu qu'on vive jusque-là!», avait dit Aâmmi Rabah qui se proposait une petite amélioration quotidienne: aller plus souvent chez le Tunisien pour avaler un beignet bien chaud avec un thé tiède. C'était le seul luxe qu'il pouvait se permettre! «Il y a une éternité que je n'ai pas participé à la cueillette des olives», se lamenta Si Louali. Les rhumatismes m'interdisent à tout jamais tout effort physique et mes enfants n'ont plus de contact avec la terre! C'est désespérant! Regarde! Le temps est idéal: aller ramasser les olives par un temps pareil équivaut à aller pique-niquer! Je l'avais fait souvent quand j'étais enfant avec mes parents: le vieux nous conduisait tôt le matin sur les coteaux où se trouvaient les vergers et il y avait tout un rituel: dès qu'il arrivait, il attachait l'âne à la haie qui bordait la propriété. Ma mère posait le viatique au pied de l'olivier et mon père, une fois débarrassé de son burnous, montait sur l'arbre pour cueillir ou gauler les olives, tandis que ma mère, avec sa persévérance coutumière, ramassait les fruits épars sur le sol caillouteux. Quant à moi, je commençais toujours à travailler sérieusement, mais cela devenait vite trop fastidieux pour moi, et je trouvais toujours un prétexte pour m'éclipser et aller poser des lacets dans le maquis. Je ne revenais que vers 10 heures quand mon père décidait que c'était l'heure de siroter un café et de rouler une cigarette.
Ma mère, alors, étalait sa «fouta» et déballait la galette parfumée de grains d'anis. C'était un régal! Mais c'est la guerre qui a mis fin à tout cela: c'était devenu dangereux de sortir du village. D'ailleurs, la dernière fois qu'on y est allé, nous sommes tombés sur une patrouille dont on n'a aperçu que le dernier élément. Nous nous sommes cachés en attendant qu'elle s'éloigne. Et la peur s'est abattue très vite sur la région. Il faut se rendre à l'évidence que nos parents devaient être bien pauvres pour se donner tant de mal pour avoir quelques litres d'huile. Ils disaient fièrement que c'était du soleil en bouteille quand ils exhibaient un flacon de ce liquide doré, pour l'offrir à un proche. Mais il faut surtout rendre hommage à ces femmes qui, par tous les temps, ramassaient, transportaient des corbeilles d'olives, des fagots de bois mort et rentraient à la maison pour s'occuper ensuite des tâches domestiques. Beaucoup ont renoncé à faire les récoltes durant la guerre: les militaires français dévastaient tout quand ils fouillaient les maisons. Et ils prenaient un malin plaisir à répandre céréales et huile: «C'est toujours ça de moins pour les «fellaghas» disaient-ils d'un air cynique: «C'est un temps qui ne reviendra pas!» soupira Si Louali. «Au moins, en ce temps-là, nous avions un petit espoir que notre vie allait s'améliorer. Je reviens de la montagne et la vue d'olives ratatinées par la sècheresse m'a rempli d'amertume. Même les étourneaux sont aller tournoyer ailleurs. Quant aux jeunes du village, ils passent le plus clair de leur temps devant l'ordinateur. Surtout, ne les dérangez pas! Ce ne sont pas eux qui se baisseront pour ramasser les olives. Ils ne pensent même pas à poser des pièges pour attraper grives et étourneaux. Ils ne connaissent pas la saveur du gibier, les pauvres! Je les plains!», avait conclu Aâmmi Rabah qui s'enveloppa dans son traditionnel burnous qui ne le quittait jamais en cette saison.


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