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«Agissons vite, les américains attendent!»
Ismaïl Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 29 - 03 - 2023

L'Expression: Des experts algériens et des laboratoires américains se sont rencontrés, le 19 mars dernier, à Alger dans le cadre d'un forum bilatéral sur l'industrie pharmaceutique. En quoi consiste cette rencontre?
Ismaïl Chikhoune: Dans le cadre du programme du Conseil d'affaires algéro - américain à Washington avec la collaboration évidemment, de notre ambassade d'Algérie à Washington, nous avons tracé un programme ambitieux pour cette année 2023. On a commencé par ramener des agriculteurs algériens en Californie, en février dernier, et aujourd'hui il s'agit du pharmaceutique pour développer davantage la coopération algéro-américaine en mettant l'accent sur l'industrie pharmaceutique. Comme vous le savez, les laboratoires américains travaillent en Algérie depuis presque 50 ans avec le groupe public Saidal et beaucoup de partenariats avec des laboratoires privés qui fabriquent des molécules. Aujourd'hui, de nombreux experts américains sont là à ce forum. C'est surtout pour parler non seulement de la fabrication des médicaments, mais surtout de la formation et la recherche clinique. Le but recherché est que l'Algérie, grâce à cette collaboration, arrive à développer ses propres molécules. Le nerf de la guerre pharmaceutique pour un pays est de posséder ses propres molécules. L'Algérie possède le capital humain, de l'infrastructure, elle a un dispositif et même une banque pour les start-up. Il reste à coordonner et créer une synergie et les mettre dans un incubateur qui va travailler avec l'université algérienne. Et les laboratoires américains se chargeront de ramener les experts qu'il faut pour aller vers plus de recherche et de développement. Vous savez que développer une nouvelle molécule prend cinq à dix ans et coûte, en moyenne dans le monde, 1 milliard de dollars. Mais il faut savoir que l'ensemble des laboratoires américains et autres dépensent chaque année près de 120 milliards de dollars dans la recherche et développement. Pour ces laboratoires, 80% de leur budget sont orientés vers la recherche et uniquement 20% vont dans la production. Parce qu'on ne produit que quand on aura développé une molécule. C'est pour cette raison qu'il ne faut plus, aujourd'hui, se contenter de ramener des molécules de l'étranger pour ensuite fabriquer le médicament en Algérie. Il faut aller plus loin dans la vision et penser une politique de santé et inciter à plus de recherche et développement. L'avantage, c'est qu'il y a 1.5 million d'étudiants en Algérie. C'est un facteur très important car il n' y a pas beaucoup de pays à travers le monde qui ont autant de capital humain aussi qualifié. Nous avons des pharmaciens, des statisticiens, des biochimistes, des biologistes et des médecins qu'il va falloir attirer pour la recherche et développement.
Dans le domaine pharmaceutique, l'Algérie a déjà fait une expérience, en 2012, avec les américains, mais qui n'a jamais abouti. Il était question de faire de l'Algérie un hub régional du médicament...
Le but de ce projet était de créer un hub pour tout ce qui est biotechnologie. À Huston, aux Etats-Unis, c'est un hub qui existe depuis plus d'un siècle, il s'occupe aussi bien du continent américain que du reste du monde. En Europe, c'est Dublin et le tout dernier c'est Singapour qui gère la partie asiatique. L'idée développée en 2012 c'était de faire de l'Algérie le quatrième hub pour l'Afrique et le Moyen- Orient. C'est vraiment dommage car les responsables de l'époque n'avaient pas compris la portée immense d'un projet pareil. Je citerai le Singapour qui avait créé une agence dépendant du Premier ministère et ils ont réussi à doubler Houston et Dublin puisque à eux seuls ils attirent près de 30 milliards de dollars dans la recherche et développement. C'était un projet où il devait y avoir du multi-sectoriel et qui devait être orienté vers la recherche et le développement dans le cadre de la biotechnologie, donnant ainsi des traitements innovants dans tout ce qui est maladies chroniques, cancers etc.
Mais on a eu exactement le même problème dans le domaine agricole ave la ferme géante qui devait être créée à El Bayadh...
C'est toujours un problème de compréhension. Encore une fois les partenaires n'avaient pas compris la notion de consortium. Dans un projet aussi grand il y a de l'arboriculture, de la pomme de terre, de l'élevage de bovins, de vaches laitières, de l'aliment de bétail etc. Il faut donc des experts derrière et à chacun son domaine de spécialité. À El Bayadh nous avons une douzaine d'experts. Pour vous donner quelques exemples dans ce consortium: on a ramené celui qui gère la pomme de terre aux Etats-Unis, dans l'Etat de l'Idaho. C'est un expert numéro un dans le monde, une référence incontestable. On a ramené un certain Ted Gribble, qui a à son actif la conception de plus de 5000 fermes de vaches laitières à travers le monde dont Al Maraai d'Arabie saoudite, dont celle du Qatar et d'Egypte. Parmi les experts figuraient également l'ancien conseiller du président Reagan dans l'agriculture.
Il y a donc eu du sabotage...
Je ne vous le fais pas dire. Je pense sincèrement qu'il y avait des gens qui étaient contre ce projet et qui faisaient tout pour que de pareils projets n'aboutissent pas. C'était simple à comprendre car le projet menaçait la rente de ceux qui tiraient profit de l'importation du lait en poudre, de la pomme de terre, des semences, ceux qui importaient les aliments de bétail... et la liste est longue. Alors ils ont trouvé quelqu'un qui est allé dans les plateaux de télévision pour dire qu'il a fait des recherches et il a découvert le fil à couper le beurre: la société n'existe pas et qu'elle n'a qu'une année depuis sa création! Mais c'est normal, c'est un consortium qui venait d'être créé après l'appel de l'Algérie. D'ailleurs, la loi à l'époque ne permettait pas aux investisseurs de ramener leurs finances. Les financements devaient se faire par les banques algériennes. Après quoi la partie américaine était intéressée et est venue avec une douzaine d'experts en créant ce consortium. Ils l'ont bloqué et on se retrouve, aujourd'hui, à demander aux Qataris de venir nous apprendre à créer des fermes de vaches laitières en Algérie! Depuis quand le Qatar est spécialisé dans les fermes de vaches laitières? Ce sont des américains qui travaillent à 100% au Qatar, en Arabie saoudite.
Vous pensez que les choses peuvent se faire aujourd'hui avec une nouvelle prise de conscience et un nouveau cadre juridique?
Le Conseil algéro-américain des affaires est en quelque sorte le thermomètre qui indique l'évolution des idées qu'ont des entreprises américaines sur l'Algérie. Je vous affirme que je reçois énormément d'appels téléphoniques de compagnies qui n' appelaient pas auparavant, j'allais même dire qu'elles avaient mis une croix rouge sur le marché algérien. Depuis la promulgation du nouveau code des investissements qui est pratiquement aux standards internationaux et qui met l'Algérie dans le rang des pays compétitifs en matière d'attractivité, je vous confirme qu'il y a une réelle attractivité du marché algérien. Je reçois des entreprises de différents secteurs et qui demandent à être accompagnées pour aller prendre connaissance avec le marché algérien. Il y a surtout cette décision importante prise par les autorités en ce qui concerne la stabilité des lois qui ne doivent pas changer au moins durant dix ans. Ils savent aussi que la main-d'oeuvre et l'énergie ne sont pas chères, ce sont deux éléments attractifs et qui incitent au redéploiement des entreprises américaines.
L'intérêt des américains pour le marché algérien est palpable. C'est pour cette raison qu'on a ramené les sept plus importants laboratoires pharmaceutiques, en mai prochain on fera venir à Washington des entreprises algériennes et des personnalités qui s'intéressent aux énergies renouvelables et tout ce qui concerne l'économie verte. Les experts américains vont rencontrer leurs homologues algériens.
On a l'impression qu'il y a un focus uniquement sur l'agriculture et le pharmaceutique.
Pourquoi pas d'autre secteurs, le BTP, les secteurs industriels comme les machines, l'automobile...
C'est ce que nous essayons de faire avec les nouvelles lois et surtout la nouvelle mentalité qui s'installe. Il était très difficile de faire la promotion du marché algérien avec des contraintes comme la règle des 49-51. Il faut accompagner cette dynamique par des campagnes d'information continues et intelligentes. Je cite l'exemple des énergies fossiles. L'Algérie est actuellement en discussion avec Chevron et Exxon,. Vous savez ce que signifie que d'avoir Chevron et Exxon en Algérie? Ce sont des références mondiales du doing business. Ces deux géants ne vont pas n'importe où dans le monde. Cela veut dire que non seulement il y a du business en Algérie, mais il y a également une sécurité dans le business. Et quand les grosses entreprises s'implantent en Algérie, cela créerai un effet d'entraînement. C' est le moment d'agir vite, notamment dans le renouvelable où de grandes compagnies américaines spécialisées dans le solaire s'intéressent à l'Algérie. Egalement dans le chemin de fer. L'Algérie veut développer 44 nouvelles zones industrielles. Il y a un consortium américain dans le rail qui fait 5 à 10 km par 8 heures de travail. Il faut aller chercher cette expertise. D'autre part, les américains sont à la recherche de délocalisations dans des pays où existent un capital humain, des zones industrielles et des ports pour exporter rapidement. De ce point de vue, l'Algérie est très bien placée. N'importe quel port algérien est joignable, la côte est américaine en quinze jours. Il faut passer à l'action et agir vite!


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