Le porte-parole du syndicat a rappelé qu'aucune concertation n'a eu lieu avec les acteurs du secteur à propos de l'organisation de la session du baccalauréat pour les retardataires. "Pour l'instant, nous n'avons pas eu d'informations sur l'envoi de mises en demeure aux enseignants ayant rejeté la session spéciale du bac, mais si tel est le cas, nous préférons subir des sanctions administratives qu'on assume plutôt que d'être condamnés par l'histoire en adoptant une position de lâches." C'est ce que nous a déclaré Achour Idir, porte-parole du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), en marge de l'université d'été de son syndicat qui se tient depuis mercredi dernier à Melbou (Béjaïa), au sujet des sanctions qu'encourent les enseignants qui ont boycotté l'organisation de la session spéciale du bac pour les retardataires. Argumentant la position du syndicat, M. Idir a expliqué que "ce type de session tel qu'il est organisé ne consacre pas l'égalité des chances entre tous les élèves algériens". Selon lui, de telles décisions "vont instaurer une nouvelle culture d'évaluation dans le secteur de l'éducation, à savoir la revendication d'une deuxième session pour les retardataires, ce qui va consacrer l'encouragement de la fainéantise". Tout en considérant que la décision d'organiser une session spéciale pour les retardataires "est politique et non pédagogique et qu'aucun mouvement n'a été derrière cette revendication", le porte-parole du CELA a rappelé "qu'aucune concertation n'a eu lieu avec les acteurs du secteur pour l'organisation de la session". Lors de cette université d'été qui a accueilli quelque 130 participants issus de 26 wilayas, le porte-parole du syndicat, intervenant à l'ouverture des travaux, est revenu d'emblée sur les objectifs de la rencontre. Selon lui, cette dernière, consacrée cette année à la réforme de l'école, au code du travail et à la politique d'austérité, constituera un cadre de discussions, de réflexion, mais aussi de propositions sur les activités syndicales à l'aune des nouvelles mesures d'austérité qui n'ont pas épargné le secteur de l'éducation. Et c'est à ce propos que Hocine Benamara, secrétaire général du syndicat à Béjaïa, rencontré en marge de la rencontre, a expliqué que les mesures d'austérité ne doivent en aucun cas toucher le secteur de l'éducation. "L'austérité ne doit pas concerner le secteur de l'éducation. Néanmoins, ses effets se font ressentir notamment avec la menace qui plane sur les postes budgétaires ainsi que la réduction à 50% des budgets alloués aux établissements", a-t-il fait remarquer. En outre, le porte-parole du syndicat, interrogé sur le nouveau code du travail, n'y est pas allé par trente-six chemins pour expliquer que ce même code du travail pénalise plus le travailleur qu'il ne le protège. "On passe d'un code du travail qui défend les travailleurs à un code du travail qui protège les patrons", a-t-il résumé. À noter que pour cette université d'été clôturée hier, deux conférences-débats étaient au programme. La première, animée par Abdellah Chiboune, avait pour thème "Une étude critique sur le projet du code du travail", et la deuxième "La réforme scolaire", animée par Abderrezak Dourari. Quatre ateliers ont été également mis sur pied. Ils ont traité notamment du "code du travail", de "la loi fondamentale", du "système d'évaluation et d'orientation scolaires" ainsi que de "la réforme de l'enseignement secondaire".