Le secteur de l'énergie demeure le premier pourvoyeur des subventions de l'Etat à travers les carburants, l'électricité et l'eau de mer dessalée. L'Algérie continue à consacrer des montants importants du budget de l'Etat pour l'énergie. En effet, lors de son audition, jeudi dernier, par la commission des finances à l'APN, à l'occasion de l'examen du projet de loi de finances pour 2019, le ministre de l'Energie a révélé les détails des dépenses consacrées au soutien de l'état en matière d'énergie. Mustapha Guitouni a indiqué que la majorité de l'enveloppe de 50,8 milliards de dinars réservée au budget de fonctionnement de ce département est destinée à la subvention du prix du dessalement de l'eau de mer (87%). Quant au budget d'équipement, à hauteur de 49,6 milliards de dinars, une bonne partie correspond à la subvention relative à la facture d'électricité dans les wilayas du Sud, soit un montant de 20 milliards de dinars. Les dépenses qui concernent le programme d'investissement pour l'électrification et la distribution publique de gaz, elles, sont de l'ordre de 24,1 milliards de dinars, tandis que celles réservées aux deux programmes énergies renouvelables et maîtrise de l'énergie s'élèvent à 5,5 milliards de dinars. Ces chiffres cités par l'APS ne représentent qu'une partie des subventions en matière d'énergie qui se chiffrent annuellement à plus de 10 milliards de dollars. Ces dépenses incluent les subventions aux prix de l'électricité et du gaz, ainsi qu'aux carburants. Les subventions à l'énergie représentent, en fait, une grande partie des subventions de l'Etat. Le ministre a, également, indiqué que le montant de la fiscalité pétrolière dans le PLF-2019 est estimé à 2 714,5 milliards de dinars sur la base d'un prix référentiel du baril de 50 dollars. Or, le prix moyen du baril algérien tourne autour de plus de 70 dollars. Ce qui pourrait, selon des estimations de spécialistes, procurer 1 000 milliards de dinars de recettes fiscales pétrolières supplémentaires à l'Etat. Quant au programme de développement des capacités de raffinage, il a rappelé l'achèvement dans les prochains mois des travaux de rénovation de la raffinerie d'Alger destinés à porter sa capacité de 2,7 millions de tonnes/an à 3,65 millions de tonnes de produits raffinés. Ce qui va réduire les importations de carburant et sécuriser le centre du pays en matière d'approvisionnement. Il a rappelé l'attribution prochaine du contrat portant réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud et, bien plus tard, de l'appel d'offres portant construction de la raffinerie de Tiaret. Ces deux installations, qui produiront chacune 5 millions de tonnes/an de produits raffinés, entreront en service en 2022. Ces investissements porteront la capacité de raffinage du pays de 29,62 millions de tonnes/an à 40,565 millions de tonnes/an à cette échéance. L'Algérie sera alors un exportateur net de carburants. Le ministre n'a pas évoqué l'acquisition de la raffinerie Augusta en Italie qui donne au pays une capacité de production de 10 millions de tonnes/an de produits raffinés à l'extérieur. Il a ajouté que le programme de développement du secteur inclut des opérations de maîtrise de l'énergie et de rationalisation de la consommation énergétique. Des actions qui restent timides. L'Algérie connaît toujours un grand gaspillage d'énergie : absence d'un véritable modèle de rationalisation de l'énergie, commercialisation d'appareils électroménagers énergivores, utilisation d'équipements et d'installations énergivores, tendance persistante à la diésélisation du parc automobile… K. Remouche