Aucun affichage, ni banderole, que ce soit au niveau du chef-lieu de la wilaya ou encore à travers les différentes communes annonçant qu'il y avait une quelconque manifestation à Tikjda. Pour sa deuxième édition, le festival de la musique de Tikjda, dans la commune d'El Esnam, à quelque 25 km de la ville de Bouira, a été un non-événement, à en croire qu'il y a une volonté délibérée pour cela. Pourtant, tout avait bien commencé que ce soit lors de l'édition expérimentale ou de la première édition en juillet 2010, notamment avec la présence de chanteurs de renom, à l'instar des Aït Menguellet, Las Abranis, Raina Raï... Une panoplie de chanteurs auxquels se sont mêlés quelques chanteur locaux. Bouira était bien partie pour réussir son festival à l'image de celui de Timgad. Le stade combiné du CNLS de Tikjda s'était avéré exigu pour contenir tout le beau monde qui s'était déplacé en force. La première édition a même été interrompue après l'invasion de la scène par un groupe de jeunes surexcités. Chose normale pour une première expérience. Cet état de fait devait servir de leçon pour corriger les lacunes et manquements d'autant que le festival était à ses débuts. Au lieu de mettre de l'ordre et plus d'organisation, la direction de la culture semble avoir trouvé une ingénieuse idée, celle de limiter l'information en favorisant le bouche à oreille. L'autre fausse note est sans contexte le manque de moyens de locomotion. Pour se rendre sur les lieux il faudrait se débrouiller un moyen de transport, louer un véhicule... Une fois sur place, c'est la stupéfaction totale. Hormis la présence en force des services de sécurité et de l'ANP, ce qui est normal pour sécuriser les lieux, il n'y avait même pas de banderole d'accueil à l'entrée de Tikjda, sauf quelques-unes autour de la scène. Il n'y avait ni comité d'accueil ou d'orientation, hormis quelques habitués des lieux et autres familles qui fuyaient la canicule de la ville. Les chaises installées pour recevoir le public à moitié occupées après l'entame du festival à 18 heures. Certaines familles que nous avons rencontrées sur les lieux nous ont affirmé qu'elles ignoraient qu'il y avait un festival de musique à Tikjda et qu'elles étaient là pour prendre un peu d'air et fuir la canicule. Par ailleurs, le festival a vu la présence de l'ambassadrice d'Autriche, qui était en visite dans la région pour la commémoration de la mort de Muller Wilfrid, connu sous le nom de Mustapha Muller, un adepte de Tikjda décédé en 1993 en plein tournage d'un des nombreux films documentaires réalisés par Abdallah Tikouk à Tamanrasset. Un hommage lui a été rendu au niveau du musée du parc national du Djurdjura, en présence de sa fille Rachida, de ses amis, à l'instar de Kaci, un cadre du parc, Hamdani Meziane, le président de la Fédération algérienne de sport de montagne, du réalisateur Abdallah Tikouk et des autorités de la wilaya de Bouira.