Ce n'est sûrement pas un paradoxe que les plus hauts responsables politiques soient venus à la «politique» en raison du fait qu'ils ont été hauts fonctionnaires. Ceux-là ont choisi le camp du pouvoir tandis que les autres naturellement se retrouvent dans l'opposition. De nouveaux partis donc de nouvelles visions ? Ceux qui ont créé de nouveaux partis ont existé depuis longtemps. Ils ont existé mais n'ont jamais eu l'occasion de prendre racine dans le champ politique. Pour ces conditions, ils risquent de ne pas faire se connaître et se reconnaître. Reconnaissance ? Ils vont activer à la veille de la tenue des prochaines élections. Ils pourront avoir plus de chance de se faire reconnaître pour l'avenir en demandant un report des élections pour avoir le temps d'aller au devant des populations. Comment aspirer à construire la démocratie quand ceux qui en animent le processus de mise en œuvre sont impuissants à relever tous les défis alors que pour ce qui concerne ceux de l'opposition, ceux-là sont apparus toujours résignés. Les partis du pouvoir sont bien contents d'apparaître comme étant au pouvoir alors qu'en réalité, ils en constituent la façade. Aucun parti n'est au pouvoir alors que dans l'opposition, certains éprouvent de la suspicion à l'égard de «leurs collègues», les accusant d'avoir un fil à la pâte. Ces accusations datent mais sont toujours reconduites d'année en année. Les partis d'opposition fonctionnent au bord de l'asphyxie, car il n'y a pas de champ politique pour les oxygéner tandis que les autres partis se contentent du label du pouvoir et oublient jusqu'à leur raison d'être. Ce n'est pas un hasard que les partis au pouvoir n'arrivent pas à apaiser et que les partis de l'opposition n'arrivent pas à récupérer les manifestants. Pourquoi cette incapacité à tempérer ou à récupérer ? Les premiers ont pour dirigeants ceux qui sont venus à la politique à partir de leurs hautes fonctions au sein ou à la tête des institutions de l'Etat, ce qui fait des partis qui les hébergent pratiquement des annexes de l'administration. Il y a ceux qui sont dans l'opposition, car leurs dirigeants sont dans l'opposition depuis pratiquement l'indépendance. La majorité acquise à l'Assemblée nationale par les partis apparentés au pouvoir sert à contraindre, par le vote, l'opposition à son impuissance législative. Que dire alors des nouveaux partis ?
