La grève enclenchée par la Coordination des syndicats du secteur de l'éducation entame sa troisième semaine. Dans la wilaya de Bouira, le taux de suivi diffère d'une région à une autre et d'un palier à un autre. Certains établissements fonctionnent le plus normalement du monde, alors que dans d'autres, la grève est respectée à la lettre. Néanmoins, cette grève qui revient chaque année et ce, depuis plusieurs années, enclenchée par les enseignants des trois paliers pour des revendications socioprofessionnelles, perturbe considérablement la scolarité des élèves, notamment ceux des classes d'examens. Les parents ne savent plus à quel saint se vouer, d'une part ils soutiennent les enseignants et leurs revendications, qu'ils considèrent comme légitimes. D'autre part, ils estiment que ces derniers en font trop, et n'ont pas le droit d'hypothéquer la scolarité, voire l'avenir des enfants. Du coup, les cours privés de soutien prolifèrent, certains enseignants qui sont officiellement en grève assurent des cours de soutien aux élèves, souvent leurs propres élèves mais en dehors des établissements scolaires. Cette situation qui n'est pas un secret de polichinelle a fait réagir la ministre Benghebrit qui déplore les agissements qu'elle avait qualifiés d'irresponsables. Ainsi, le bras de fer entre les deux parties est loin de trouver son épilogue, d'autant que l'installation de la commission chargée de réviser le statut particulier, une des revendications de la coordination des syndicats n'a toujours pas eu lieu. Le département de Benghebrit avait conditionné la réouverture du dossier du statut particulier par la signature d'un pacte de stabilité par les syndicats, chose que ces derniers auraient refusé considérant cela comme étant une menace sur le droit de la grève. Cependant, la section du Cnapest élargi de Bouira qui s'est réunie samedi dernier appelle les enseignants dans un communiqué à plus de mobilisation et de vigilance, tout en dénonçant les menaces de ponctions sur salaires et licenciements des enseignants grévistes. Le Cnapest-élargi de Bouira dénonce aussi ce qu'il qualifie de politique de pourrissement préconisée par le département de Benghebrit qui peine à trouver une solution définitive aux revendications des enseignants.
