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Entretien avec Hayet BELAREDJ Khélil, une expatriée algérienne
Publié dans AlgerieNetwork le 03 - 01 - 2012

rachid guedjal R.G : Bonjour Hayet, c'est un plaisir pour Algérienetwork de t'avoir avec nous. Nous nous connaissons personnellement depuis au moins trois ans, à l'époque, tu militais pour la cause palestinienne à la fois sur le terrain et virtuellement. Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, nous te laissons le soin de te présenter et de nous décrire ton parcours.
Hayet B.K: Merci tout d'abord pour cet entretien. Je suis française de racine algérienne, issu d'une famille de 4 enfants, je suis née et j'ai grandi à Schiltigheim (Strasbourg). J'ai 23 ans, je suis titulaire d'une licence en droit et d'un Bachelor Commerce Marketing.
Parallèlement à mes études j'ai été présidente du MLP (Mouvement de Libération de la Palestine) de 2008 à 2010, je suis une militante de la cause palestinienne mais pas seulement, je milite pour les droits humains de tous les peuples opprimés dans le monde.
Lorsque j'ai fini mes études je n'ai pas tout de suite trouvée un poste me correspondant, j'ai fait les petits boulots, j'ai eu un poste de commerciale qui ne m'a pas plus car je ne me sentais pas à l'aise.
Le 26 juin 2011, je pars en Algérie pour des vacances, et depuis je ne suis plus retournée en France.
A 23 ans je suis responsable du développement commercial et marketing pour une enseigne qui se nomme Palais D'or à Tlemcen (Ouest Algérie) et qui est spécialisé dans l'électrodomestique c'est l'équivalent de Darty en France. Les mentalités en Algérie ne sont pas les mêmes qu'en France, en Algérie on privilégie la motivation et les compétences tandis qu'en France l'âge est souvent un frein pour accéder à des postes à responsabilités.
R.G : Qu'est ce qui a fait que tu sois restée en Algérie alors que tu partais pour des vacances?
Hayet B.K: C'est une question d'état d'esprit, je me suis senti à l'aise. En réalité j'ai postulée par pur hasard à un poste qualifié pour voir si j'allais essuyée des refus consécutifs comme en France, j'ai envoyée 10 CV et sur les 10 j'ai eu 8 propositions de postes à responsabilité et cela m'a beaucoup surprise. A noter que lorsque j'étais en France, j'ai envoyée 800 candidatures toutes avec des réponses négatives, j'ai même envoyée 80 lettres de refus à monsieur Sarkozy pour lui montrer à quel point il est difficile pour un jeune sans expérience d'accéder à un poste correspondant à sa qualification.
Je voudrais cassée les stéréotypes occidentaux, le travail en Algérie se passe comme en France, nous avons le même système marketing, nous utilisons le français sur tous nos documents, nous fonctionnons exactement comme en France, c'est pour cela que je me suis senti à l'aise car il n'y avait pas de grand changement, le plus c'est qu'il y a moins de pression en Algérie qu'en France, on a une ambiance au travail très agréable, donc la dépression au travail est quasi inexistante.
R.G : Décris-nous comment ça s'est passé une fois que tu as reçue les réponses favorables? Comment s'est passée ton intégration dans l'entreprise?
Hayet B.K: Une fois que j'ai obtenu des réponses j'ai eu des entretiens qui se sont passés exactement comme en France, et en langue française, après l'entretien on nous dit si avons le poste ou pas. Comme j'avais plusieurs réponses favorables, j'ai ciblée les meilleures postes question géographique, et salaires.
Mon intégration dans l'entreprise, j'en ai eu très peur, car comme je suis une « immigré, je pensais que ça allait être très difficile, mais au contraire dès le premier jour j'ai été bien accueilli et intégrée, j'ai vraiment été surprise. Mes collègues sont très gentils et professionnels, et j'ai la chance de travailler avec des gens très qualifiés et compétents ce qui rend le travail un pur plaisir !
R.G : La situation que tu nous décris est très intéressante et attirante pour les autres expatriés. Surtout dans le contexte économique actuel qui est, il ne faut pas se le cacher au bord de l'effondrement. L'euro n'en a plus pour longtemps et bien des expatriés cherchent des situations qui leur permettent d'assurer leur sécurité vitale. Il y a pourtant des points faibles? Des inconvénients dans ta situation...
Hayet B.K: Le monde n'est pas rose certes, il y a toujours des inconvénients, comme une administration algérienne qui croule sous la paperasse pour avoir un papier c'est le parcours du combattant. Beaucoup de choses fonctionnent avec le « piston », on ne trouve pas tous les produits que l'on veut, ce n'est pas un pays capitaliste, ni une économie de marché qui est très bien développée, mais au-delà de ça, il y a très peu de mendiants/SDF, les soins sont gratuit à l'hôpital, les prises en charges sont à 100% prise en charge par l'Etat, il y a une carte qui s'appelle Chifa l' équivalent de la carte vitale ce qui simplifie la vie des gens. La vie y est aussi moins chère, les énergies sont à un très faible couts. Mais il est vrai que certaines choses restent chères, en particulier tout ce qui est importé.
Pour ma part vivre en Algérie, m'a permis de me ressourcer et d'échapper à cette pression économique en France, de cette pulsion d' achat, en Algérie on peut se permette ce que l'on veut du moment que l'on travaille, et du travail il y en a contrairement à ce que l'on peut entendre dans la presse occidentale. Récemment j'ai été au salon international du bâtiment, et je peux vous dire que les investisseurs étrangers étaient en masse. L'Algérie est un pays en plein expansion qui a besoin de toutes les qualifications pour son développement et c'est ça qui fait sa force car il n'y a pas de branche de métier qui est « morte ».
R.G : Quels sont les conseils que tu donnes à ceux qui sont hors d'Algérie? Et aux ressortissants algériens à l'étranger?
Hayet B.K: Tout simplement d'arrêter de croire la presse occidentale qui rabâche sans arrêt que l'Algérie est un pays pauvre car quand vous comparez certes le salaire n'est pas le même mais vous pouvez vous permettre à la fin du mois d'aller au restaurant, au théâtre . . . tandis qu'en France il faut payer toutes sortes d'impôts la TVA est plus importante, on est dans une économie de crise les gens on peur, on est constamment sous pression.
Le conseil que je donne est de ne pas avoir peur de l'Algérie car c'est un pays qui accueille tout le monde, il y a beaucoup de travail et de projets à réaliser, la mentalité ne diffère pas tellement de celle en France et c'est un pays qui ne connaitra jamais la crise. C'est le moment de revenir car beaucoup de multinationales s'installent et c'est l'occasion d'avoir un job en or.
R.G : Il y a aussi autre chose, il semble que l'Etat algérien finance également bien des projets, à la fois dans l'agriculture, dans l'industrie etc. Ce qui est bien différent de la France. C'est vrai? Peux-tu nous en dire plus?
Hayet B.K: Je ne dirai pas financer, mais plutôt soutenir les investissements privés porteurs, et qui absorbent le taux de chômage.
Concernant les projets il y a l'ANSEJ, l'état prend en charge 25% de l'investissement, la banque 74% et celui qui crée le projet 1%, le projet ne doit pas dépasser un montant de 500 000 Dinars, il y a aussi l'Andi qui s'adresse aux plus de 30 ans et qui prend en charge de plus gros projets dont le montant est supérieur à 500 000 Dinars.
Ces prises en charges sont un moteur clé de l'économie algérienne, puisqu'un jeune peut avec peu de moyens avoir son propre projet.
R.G : Le bilan de cet entretien montre que l'Algérie est un pays d'avenirs, pour les gens à la fois là bas, pour les expatriés et pour tous les autres. C'est un pays porteur d'espoir en somme. Une dernière déclaration pour clore cet entretien?
Hayet B.K: En effet, l'Algérie a de belles années devant elle, c'est un pays qui ne cesse de s'accroître. Beaucoup parlent de l'Algérie comme une dictature et la compare même à l'Iran ce qui n'est absolument pas le cas, car par exemple, la femme a une place importante dans la société algérienne, il n'y a pas de discrimination hommes/femmes au travail . . .
Certes l'Algérie a toujours certains points faibles, mais elle a su se relever des 10 années noirs, et se relancer économiquement, elle a su attirer de nouveaux investisseurs, il y a de plus en plus de projets, c'est un pays où il fait bon y vivre malgré ce qu'on peut lire dans la presse, car il faut venir et vivre pour vérifier.
Je voudrais soulever un point concernant le printemps arabe, la presse a beaucoup parlée de ce mouvement et a dit que cela toucherait bientôt l'Algérie, sachez que l'Algérie a déjà fait sa révolution il y a plus de 20 ans, et que les gens ne cherchent pas l'instabilité politique car après avoir passé 10 ans de terreur, le peuple cherche une stabilité politique , financière et sécuritaire, et c'est ce qu'il a trouvé , donc le printemps arabe n'aura jamais lieu en Algérie les gens ne veulent plus revivre 10 ans de terreur, et laisser les extrémistes prendre le pouvoir.
J'espère que cet interview aura permit à ceux qui ne connaissent pas l'Algérie de venir la visiter sans crainte, car c'est un pays magnifique qui mérite qu'on y prête attention.
Je te remercie Rachid pour cet interview et je souhaite une longue vie à Algerienetwork insh'allah !
rachid guedjal


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