Zohra Drif-Bitat a appelé, mardi à Alger, "l'élite intellectuelle algérienne" à se mobiliser pour contrer les tentatives extérieures visant à délégitimer la révolution algérienne contre l'occupant français. S'exprimant lors d'une rencontre organisée au Club des médias culturels de l'Office national de la culture et de l'information (Onci), l'ancienne moudjahida et actuelle sénatrice a lancé son appel à l'adresse des intellectuels, journalistes, historiens, chercheurs et penseurs algériens. Elle les a exhortés à lutter contre le "danger" qui menace l'histoire de la guerre de libération nationale : "Notre guerre de libération était juste et légitime", a-t-elle martelé avant de suggérer que "nous devons agir, s'organiser et éveiller notre peuple afin de contrecarrer ce réel danger". A ce propos, l'oratrice a appelé les intellectuels algériens, à prendre comme base de réflexion le manifeste "Contre la colonisation autrement", qu'elle a rédigé pour la circonstance, pour envisager des réponses aux tentatives qui ciblent la mémoire et l'histoire de l'Algérie. La "colonisation autrement", a-t-elle expliqué, est la démarche adoptée par les anciens pays colonisateurs pour perpétuer d'une manière différente le système colonial. Selon elle, la médiatisation, la diffusion et la vulgarisation des travaux de recherche en histoire dans le cadre d'une démarche à long terme est nécessaire, tout comme l'organisation de rencontres sur de sujets précis en rapport avec la guerre de libération nationale sur l'ensemble du territoire algérien. A cet égard, le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). Slimane Hachi, a indiqué que le centre est disponible pour la tenue de rencontres entre chercheurs désirant mener des travaux de recherche sur l'histoire de l'Algérie des 19ème et 20ème siècles. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, des moudjahidine, des universitaires, et des représentants de la société civile ont assisté à cette conférence-débat, tenue à la salle Atlas.
