La Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné jeudi la création d'un organe de gouvernance transitoire par les militaires putschistes en Guinée-Bissau. La junte, qui a pris le pouvoir par la force il y a une semaine, et certains partis politiques ont récemment proposé de former un Conseil national de transition chargé de gouverner le pays pendant les deux prochaines années avant la tenue de nouvelles élections. La Cédéao "condamne catégoriquement cette initiative illégale", a déclaré dans un communiqué le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo. Cette proposition rompt l'engagement écrit consenti par la junte, qui, à l'issue de la réunion de lundi avec une délégation de haut niveau de la CEDEAO en Guinée-Bissau, a accepté de se retirer et de préparer le terrain pour rétablir l'ordre constitutionnel, selon le communiqué. Dans sa déclaration, l'organisation ouest-africaine a appelé à un retour immédiat de la démocratie dans le pays, et a indiqué qu'elle ne reconnaîtrait aucun régime transitoire proposé par la junte. Le 12 avril, des soldats mutins ont occupé le siège de la radio nationale et arrêté l'ancien Premier ministre Carlos Gomes Junior, grand favori de la présidentielle initialement prévue le 29 avril, ainsi que le président par intérim Raimundo Pereira.
