La ligue française des droits de l'homme s'est dite mercredi mobilisée contre toutes les discriminations qui continuent de frapper les jeunes footballeurs étrangers, annonçant une campagne visant à mettre le sport à l'abri de la politique. Selon la LDH, la Fédération française de football (FFF) s'obstine, depuis 2009, à appliquer, de ''manière erronée'', les dispositions de l'article 19 du Règlement de la Fédération internationale de football association (Fifa), qui porte sur le statut et le transfert des joueurs et la lutte contre le trafic des jeunes joueurs dans le monde. "La FFF adapte cet article à la réglementation française, de manière discriminatoire'', juge-t-elle, expliquant que la FFF exige de tout enfant non français qu'il justifie de l'identité et de la nationalité de ses parents, de ses liens de filiation avec ceux-ci et de leur résidence en France, ainsi qu'une attestation de sa présence continuelle en France lors des cinq années précédentes. ''Cette règle absurde bloque des centaines de licences. Un enfant sans papiers n'existe pas. Il y a simplement des enfants : la Convention internationale des droits de l'enfant rappelle que l'intérêt supérieur de l'enfant prime sur toute autre considération'', a affirmé la LDH, lors d'un point de presse animé à l'occasion d'une rencontre originale intitulée ''Tournoi de foot équitable''. Le secrétaire général de la LDH, Dominique Guibert, a indiqué que la Ligue considère que cette situation a ''trop duré''. ''Il est temps que la pression s'exerce pour que le droit commun s'applique. Il n'appartient à aucune entité de créer son propre droit, et les droits des enfants doivent être respectés'', a-t-il affirmé, faisant part d'une campagne qu'elle compte mener pour mettre le sport à l'abri de la politique. Cette campagne, indique-t-on, prend la forme de deux documents, qui doivent permettre aux ligueurs et à tous les amoureux et passionnés de sport d'aller au contact d'un public trop souvent bercé par le soi-disant ''apolitisme'' du sport. Le premier document consiste en une plaquette éditée avec le soutien du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative, à destination des adolescents. Cette plaquette porte sur les trois formes majeures de discriminations identifiées dans le mode sportif : le sexisme, le racisme et l'homophobie. Elle rappelle les termes de la Convention internationale des droits de l'enfant, les orientations de la LDH en la matière, et donne des conseils pratiques aux victimes de discriminations. Le second se présente sous forme d'un tract traitant d'un dossier que la LDH porte depuis trois ans : celui des conditions discriminatoires qu'impose la Fédération française de football à de jeunes enfants qu'elle appelle ''étrangers''.