Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, en tournée en Afrique, a appelé, jeudi à Addis-Abeba, à la fin des combats et à une aide humanitaire au Soudan du Sud où l'ONU craint un génocide et une famine après des mois d'un conflit interne. "Je crois qu'il est clair que tout le monde est d'accord pour dire que les tueries doivent cesser, qu'il faut permettre un accès humanitaire" aux populations, a déclaré M. Kerry, à l'issue d'une rencontre avec ses homologues éthiopien, kényan et ougandais dans la capitale éthiopienne. Siège de l'Union africaine (UA), Addis-Abeba accueille des pourparlers, restés jusqu'à présent infructueux, entre le gouvernement du président sud-soudanais Salva Kiir et la rébellion dirigée par son rival, l'ex vice-président Riek Machar dont les troupes s'affrontent depuis la mi-décembre. M. Kerry devait "pousser les deux parties à honorer l'accord de cessation des hostilités qu'ils ont signé et qu'ils n'ont jamais respecté", avait auparavant indiqué un diplomate américain voyageant avec le ministre. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est rendu mardi soir en Ethiopie, première étape de sa tournée en Afrique qui le conduira également en République démocratique du Congo (RDC) et en Angola. Mercredi, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Navi Pillay a mis en garde contre un risque de famine au Soudan du Sud, accusant les deux parties en conflit qui s'affrontent depuis mi-décembre d'être "indifférentes" à cette menace. Les Nations unies ont assuré mercredi qu'elles ne permettront pas qu'un "génocide" comme celui perpétré en 1994 au Rwanda se répète au Soudan du Sud, ravagé depuis mi-décembre par un profond conflit. Moins de trois ans après son indépendance, proclamée en juillet 2011, le Soudan du Sud a replongé depuis la mi-décembre dans la guerre. Des combats opposent les troupes loyales au président Salva Kiir à celles fidèles à Riek Machar, accompagnés d'exactions et de massacres de civils, sur base de critères ethniques, selon l'ONU.