Les pouvoirs publics doivent accélérer le processus de mise en place et de formation des "auxiliaires de vie", pour mieux prendre en charge les personnes âgées sur les plans social et sanitaire, a suggéré, dimanche à Oran, Pr Badra Moutassem-Mimouni, enseignante au département de psychologie à l'université d'Oran et chercheuse au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Dans une déclaration à l'APS en marge d'une journée d'étude intitulée "des marqueurs biologiques aux marqueurs psycho-anthropologiques, cas des personnes âgées entre les deux rives", organisée au siège du CRASC, Pr Moutassem-Mimouni a mis en exergue la difficulté de la mission de l'entourage d'une personne âgée malade, en matière de prise en charge sociale et sanitaire. "Le taux des personnes âgées représentant actuellement près de 10 pour cent de la population algérienne atteindra 20 pc à l'horizon 2040, soit une personne sur 5 âgée et donc d'énormes problèmes à craindre", a-t-elle souligné faisant savoir que l'espérance de vie est passée de 45 ans avant l'indépendance à 76 ans actuellement. Pour elle, la prise en charge de cette frange devient très lourde pour la famille de la personne âgée surtout lorsque celle-ci souffre d'une pathologie comme Alzheimer ou Parkinson, "d'où l'urgence pour les politiques publiques d'être plus engagées dans ce sens et d'accélérer le processus de mise en place des auxiliaires de vie pouvant fournir une aide spécifique aux personnes concernées". "Une telle action permettra aux familles à leur charge des personnes vieilles ou grabataires de trouver une aide précieuse d'une personne compétente et qualifiée", a-t-elle affirmé. Lors de cette journée d'étude, plusieurs thèmes ont été abordés, principalement la retraite. A ce titre, Pr Mostéfa Mimouni, responsable du projet de recherche "les personnes âgées entre les deux rives, regards croisés en France et en Algérie" et enseignant à l'université de Mostaganem a traité, dans une communication, de la retraite dans le secteur de l'éducation en Algérie, estimant que "tous les enseignants n'ont pas la même conception de la retraite. Chacun la vit différemment". "Vivre bien sa retraite dépend de beaucoup de facteurs chez l'enseignant. De la nature des besoins de sa famille, du montant mensuel de sa pension et aussi de l'état dans lequel il a quitté l'enseignement. Autant de facteurs pouvant définir la qualité de sa retraite", a-t-il présumé. Autrefois, les enseignants vivaient bien leur retraite avec d'une grande considération de la part de la société. Ils activaient dans des associations au profit de leur métier et de leurs élèves, a-t-il regretté. De son côté, Dr Konstanze Lueken de l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation de Toulouse (France) a abordé les facteurs physiologiques et environnementaux influençant le vieillissement. "En premier lieu, il faut prévenir du vieillissement du système nerveux en préservant l'autonomie, en favorisant l'estime de soi et les relations sociales, et aussi par un travail de mémoire comme la lecture, les jeux (scrabble, puzzle, ...), a-t-il souligné conseillant aussi de faire du sport, voyager, sortir avec des amis, avoir des relations avec les gens et éviter la solitude. Plusieurs communications ont été présentées abordant, entre autres, "le vécu des personnes âgées veuves entre isolement et esseulement" et "les retraités, pratiques et défis". Cette journée a été organisée dans le cadre du projet de recherche "les personnes âgées entre les deux rives, regards croisés en France et en Algérie: approche psycho-socio-anthropologique" du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC).