Robert Redford est mort mardi à l'âge de 89 ans, laissant derrière lui l'image d'un artiste complet et d'une figure majeure du cinéma américain. Acteur charismatique, réalisateur oscarisé et fondateur du festival de Sundance, il a marqué plusieurs générations avec des films devenus cultes comme «Butch Cassidy» and the «Sundance Kid», «Les hommes du président», Nos plus belles années ou encore «Les trois jours du Condor». Sa première réalisation, Des gens comme les autres, lui valut en 1981 les Oscars du meilleur film et de la meilleure mise en scène, consacrant son talent devant et derrière la caméra. Né en 1936 en Californie, il grandit entre la côte ouest et le Texas, où il découvre son amour pour la nature, qui façonnera son engagement écologique et son soutien aux communautés autochtones. Après avoir quitté l'université, il traverse l'Europe avant de rejoindre l'American Academy of Dramatic Arts à New York. Il débute sur scène et décroche son premier grand rôle à Broadway dans Pieds nus dans le parc de Neil Simon, qu'il reprendra au cinéma en 1967 aux côtés de Jane Fonda. Très vite, Hollywood repère ce blond au charme magnétique, qui s'impose dans des films comme «Inside Daisy Clover» ou «Propriété condamnée», où il rencontre Sydney Pollack, son futur complice. Leur collaboration donnera naissance à une série de classiques allant de Jeremiah Johnson à Out of Africa. Son duo avec Paul Newman sous la direction de George Roy Hill fait également date : Butch Cassidy and the Sundance Kid et L'arnaque explosent le box-office et entrent dans la légende. Redford ne se contente pourtant pas de séduire par son allure de golden boy. Très tôt, il choisit des rôles aux accents politiques et sociaux, comme dans Le candidat ou Les hommes du président, où il incarne le journaliste Bob Woodward face au scandale du Watergate. À partir des années 1980, il se tourne davantage vers la réalisation. Ordinary People surprend par sa justesse et son émotion, tandis que Et au milieu coule une rivière ou Quiz Show confirment sa finesse de metteur en scène. En parallèle, il achète un domaine dans l'Utah qu'il baptise Sundance, et fonde un festival qui deviendra le tremplin incontournable du cinéma indépendant, révélant des talents comme Tarantino, Aronofsky ou Ava DuVernay. En 2018, après The Old Man and the Gun, il annonce sa retraite. C'est dans son cher Sundance, au cœur des montagnes de l'Utah où fut tourné Jeremiah Johnson, qu'il s'est éteint, entouré de ses proches.