Face à la crise financière engendrée par la forte chute des prix du pétrole et les effets de la pandémie du Covid-19, le gouvernement a opté pour plus de rigueur budgétaire tout en préservant le caractère social de son budget. C'est dans cet esprit que le Conseil des ministres, tenu dimanche en visioconférence sous la présidence du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a décidé de réduire les dépenses de fonctionnement pour l'année en cours de 50% par rapport aux dépenses prévues initialement dans la loi de finances 2020. Il s'agit de la deuxième réduction, après celle adoptée par le Conseil le 22 mars dernier, où il a été décidé de contracter les dépenses courantes de 30%. Cette démarche budgétaire, rendue plus que jamais nécessaire du fait de la crise sanitaire mondiale provoquée par la pandémie de coronavirus, avec ses lourdes répercussions économiques, a été déjà inscrite dans le plan d'action du Gouvernement, adopté en février dernier. Ce plan, qui applique le programme du président de la République, prévoit en effet la mise en ouvre "d'une politique budgétaire rénovée, basée sur la rationalisation de la dépense publique". L'objectif de la nouvelle politique fiscale est "d'augmenter les recettes fiscales à travers l'expansion de l'activité économique et non par la hausse du niveau des impôts", selon le plan d'action du Gouvernement. La forte baisse des prix de pétrole, enregistrée sur le marché pétrolier mondial, devrait réduire fortement les exportations de l'Algérie pour l'année en cours. Le projet de loi de finances complémentaire de 2020 prévoit ainsi un recul des recettes des hydrocarbures à 20,6 milliards (mds) de dollars contre 37,4 mds USD prévus dans la Loi de finances initiale de 2020. Du fait de ce recul, le stock des réserves de change du pays, prévu initialement à 51,6 mds USD, devra baisser à 44,2 mds USD à la fin 2020. Mais le président Tebboune a estimé, lors de sa dernière entrevue avec des responsables de médias nationaux, que la crise pétrolière que traversent l'Algérie et le reste des pays producteurs de pétrole constitue "une crise conjoncturelle et non structurelle".