Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a réaffirmé l'engagement de l'Algérie à atteindre les objectifs de développement durable (ODD), à travers une batterie de mesures et de réformes initiées par les hautes autorités du pays, notamment pour l'intégration de ces objectifs dans les politiques publiques. Dans une allocution prononcée en son nom par le chef de cabinet du ministère, Zellagui Djamel Eddine, à l'ouverture des travaux du 2e Forum de l'économie durable, le ministre a souligné que l'Algérie avait fait du développement durable un axe stratégique grâce à "une volonté politique claire visant à allier croissance économique et justice sociale et à préserver l'environnement", précisant que le Gouvernement avait entamé la mise en œuvre de réformes structurelles afin d'intégrer progressivement ces objectifs dans les politiques publiques. L'Algérie a ainsi procédé à la révision progressive de la fiscalité environnementale, en mettant en place des instruments juridiques et institutionnels cadrant avec le principe du pollueur-payeur, dans le but de réduire les impacts environnementaux et d'encourager les pratiques durables, a-t-il expliqué, évoquant également le renforcement du partenariat public-privé, notamment dans les secteurs stratégiques, et le soutien à l'investissement dans les énergies renouvelables, l'agriculture durable, l'économie circulaire et les infrastructures environnementales. De plus, l'Algérie a consacré près de 6.500 milliards de dinars en 2021-2023 et 2.800 milliards de dinars en 2024 au financement de grands projets structurants, et financé des programmes environnementaux, notamment le plan national de reboisement et le programme d'assainissement et d'alimentation en eau potable, qui a bénéficié d'investissements à hauteur de 1.428 milliards de dinars pour la période 2020-2024 et de 1.231 milliards de dinars pour la période 2025-2030, a-t-il ajouté. Pourtant, a souligné le ministre, malgré tous les efforts déployés, le financement du développement durable reste un défi majeur, qui appelle la mobilisation d'importantes ressources financières dans le contexte mondial actuel, d'où la nécessité, a-t-il dit, de recourir à des outils innovants et de diversifier les sources de financement. "Le développement n'est plus une option, mais un impératif, et son financement est au cœur d'un nouveau pacte économique et social fondé sur la responsabilité environnementale et la justice intergénérationnelle", a-t-il soutenu. Dans une allocution prononcée en son nom par le directeur de la conformité, Fouad Saoudi, le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, a, quant à lui, réaffirmé l'engagement de l'entreprise à contribuer à atteindre les objectifs de développement durable et à relever les défis climatiques, à travers une nouvelle stratégie visant à créer un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et les mécanismes de captage du carbone. Cette stratégie, signée le 22 juillet 2024, s'inscrit dans le cadre des engagements internationaux de l'Algérie, a-t-il dit, expliquant qu'elle repose sur plusieurs axes, dont l'amélioration de l'efficacité énergétique, la réduction des émissions, l'investissement dans les énergies renouvelables et le développement de nouveaux segments comme les carburants à faible teneur en carbone, l'hydrogène vert et la séquestration du carbone par le reboisement. A ce titre, le groupe prévoit de planter 420 millions d'arbres sur une superficie de 520.000 hectares sur 10 ans, pour un coût estimé à 1 milliard de dollars, a-t-il fait savoir. Pour sa part, le directeur général de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI), Omar Rekkache, a passé en revue la contribution de l'Agence à la réalisation des objectifs de développement durable, en ciblant les investissements à dimension environnementale, notamment dans les énergies renouvelables, l'agriculture durable et l'économie circulaire. Dans une intervention par vidéoconférence, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies en Algérie, l'ambassadrice Savina Ammassari, a salué les efforts déployés par l'Algérie dans le domaine de développement durable. L'Algérie compte parmi les pays les plus avancés en matière développement durable en Afrique grâce aux importants investissements réalisés dans des secteurs stratégiques, qui témoignent d'une forte volonté politique de garantir un avenir durable aux citoyens et d'offrir des services publics de qualité, a-t-elle dit. Des ministres de plusieurs pays africains, des directeurs d'agences d'investissement de pays comme l'Italie, le Sultanat d'Oman et la Tunisie, des représentants d'entreprises publiques, des opérateurs économiques et des acteurs de la société civile participent à cette deuxième édition du Forum de l'économie durable, qui se veut une plateforme d'échange d'expériences à travers des panels de discussion et des ateliers thématiques sur les questions de développement durable.