Verte Rive est un quartier de Bordj El Kiffan qui ne reflète point son appellation. Il n'y a de vert dans cette rive que ce qui a été peint et le peu d'habitants qui ont encore cette fibre de civisme qui fait tant défaut à nos concitoyens. Jadis verdoyante, cette petite localité est aujourd'hui l'exemple même de l'échec programmé de la politique d'urbanisation au niveau de la capitale qui avait axé ses efforts sur la réalisation de cités dortoirs, qui tout en réglant un problème, certes important, en a créé d'autres plus graves, à savoir la délinquance et la criminalité. Les autorités locales reconnaissent toutefois cet état de fait : « La cité Verte Rive est le lieu de tous les vices », dira Chebbab Smaïn, un élu de l'APC. Et d'ajouter : « La délinquance en ce lieu que nous avons connu a pris ces dernières années des proportions inquiétantes. La vente de drogue et autres stupéfiants se fait en plein jour. » Ce constat peu reluisant de la situation qui prévaut dans ce quartier démontre à quel point la jeunesse locale est livrée à elle-même. En l'absence cependant de structures devant les soustraire à la rue et avec un taux de chômage très élevé, ces jeunes n'ont trouvé refuge que dans la drogue. C'est à proximité des immeubles de la cité que des dealers s'adonnent impunément à la vente de narcotiques et trouvent dans les écoles un endroit idéal pour écouler leur marchandise aux mineurs. « Nous avons pour cela pris attache à maintes reprises avec la brigade de gendarmerie en vu d'éradiquer ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'envergure », soutient Hammal Halim élu également à l'APC de Bordj El Kiffan. Dans un contexte aussi marqué par la démission des pouvoirs publics, s'ajoute cependant le laisser-faire des habitants eux-mêmes qui ne daignent pas prendre part aux multiples sollicitations des élus locaux qui visent à « instaurer un dialogue permanent entre eux et les habitants ». « Nous n'avons pas d'interlocuteur au niveau de la Verte Rive », souligne M Chebbab. En effet, les habitants de ce quartier, qui sont pour la plupart venus d'autres localités de la capitale, ne se sont pas complètement détachés de leur habitat d'origine. La plupart des jeunes se démarquent ainsi par cette incessante navette quotidienne qui les relie entre les communes qui les ont vus naître et la Verte Rive, considérée ainsi uniquement comme un lieu où ils peuvent dormir. Il est question, selon les responsables locaux, de lancer plusieurs projets, à savoir le revêtement de la route qui donne accès au quartier, le renforcement de l'éclairage public et du ramassage des déchets ménagers. Le nouveau P/APC prend ses fonctions Après un bras de fer qui a duré plusieurs semaines et qui a opposé la plupart des élus de la commune de Bordj El Kiffan et le président d'APC, Khoumaïri M'naouar, condamné à trois ans de prison pour une affaire en rapport avec la gestion de la commune, les pouvoirs publics, en l'occurrence la wilaya déléguée, ont pris la décision de se conformer aux dispositions prises par l'assemblée, à savoir la nomination au poste de premier magistrat de la commune de Farid Sbaâ.
