Ouverte pour la première fois à la presse, la dernière réunion de l'exécutif a étudié de nombreux dossiers. Celui de la santé a été suivi avec grand intérêt par l'assistance et a fait l'objet d'un débat instructif. Les exposés présentés par la directrice de la santé et de la population (DSP), le directeur général du CHU, le directeur du Centre anti-cancer et le premier responsable de l'hôpital psychiatrique de Aïn Abassa, ont permis à l'assistance d'avoir un large aperçu sur les forces et faiblesses d'un secteur confronté à moult problèmes. La DSP a exposé les principaux indicateurs, égratignant au passage son prédécesseur sans le nommer. Elle a mis par la suite l'accent sur la multiplication des points de garde, le redéploiement des ressources humaines, l'absence de polycliniques dans 11 communes, le déficit en sages-femmes dans de nombreuses maternités rurales, le dégel de certaines opérations et la situation du nouvel hôpital de 240 lits d'El Eulma, dont le taux d'avancement est de 75%. «La santé est un axe prioritaire. Je vous encourage à continuer sur cette voie. Néanmoins, on ne doit pas jeter l'anathème sur nos prédécesseurs. L'hôpital d'El Eulma n'est pas à 75%», réplique le wali de Sétif, Nacer Maskri, qui a promis de faire un tour au niveau de l'hôpital spécialisé de Ras El Ma, connaissant certains problèmes. Sans faire dans la langue de bois, des chefs de daïra et présidents d'APC ont profité de l'occasion pour remettre sur la table les difficultés du terrain. Le manque d'un point de garde à Zraïa a été pointé du doigt par le premier magistrat de la localité. Son collègue de Bir El Arch est revenu sur le projet de l'hôpital de 60 lits ne voyant toujours pas le jour, bien qu'il soit inscrit depuis 2012. Le P/APC de Bouandas a soulevé quant à lui l'épineux problème de la polyclinique menaçant ruine. Son collègue de Mezloug a exposé le cas de la salle de soins d'Ouled Yelles, fermée depuis des lustres. Le plateau technique de l'hôpital mère et enfant d'El Eulma n'a pas été éludé. «L'utilisation rationnelle des moyens humains et financiers nous permettra de régler bon nombre de situations. Ce que nous pouvons faire localement, on le fera. L'inscription de nouvelles polycliniques et de l'hôpital de 60 lits à Bir El Arch et d'un autre pour la région Nord (Bouandas et Maoklane) n'est pas à l'ordre du jour. Ce n'est pas dans mes habitudes de faire des promesses sans lendemain. Cela dit, nous ferons le maximum pour répondre à vos doléances légitimes et objectives», a répondu Nacer Maskri. Dépourvu d'une cantine, d'une buanderie et d'une morgue, le centre anti-cancer (CAC), n'ayant pas dix ans d'existence, se trouve, selon son directeur, confronté à des problèmes d'étanchéité, d'électricité et de chauffage. Le chef de l'exécutif a exigé des fiches techniques et interpellé le directeur du CHU à propos des greffes rénales. «Le dossier est en voie de finalisation. Nous venons de reprendre l'activité de l'implant cochléaire, 18 enfants en ont bénéficié. Avec la venue de 5 gynécologues, la prise en charge des parturientes sera meilleure au niveau de l'hôpital mère et enfant», répond le directeur général. Ce dernier n'a pas omis de révéler que les procédures d'acquisition d'un appareil IRM et d'un nouveau scanner avancent bien. Avant de lever cette réunion marathon, le wali a ouvert le dossier des constructions illicites qui foisonnent ici et là. «Instruits pour procéder à la démolition des constructions illicites, des P/APC n'ont pas fait l'effort nécessaire. On ne peut plus faire la sourde oreille. Pour mettre un terme à ce problème prenant les allures d'un fléau, je suis disposé à vous fournir aide et assistance. Nul n'a le droit d'agresser le domaine de l'Etat. On n'a pas le droit de fermer l'œil sur ces gravissimes dépassements. Le cas de Bordj T'saour, qui a été rasé en 2010 avant de réapparaître en 2016, en est l'exemple parfait», a déclaré le chef de l'exécutif.