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Lakhlifa Douihi (journaliste libre) : « La justice marocaine nourrit de la haine envers les Sahraouis »
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2018

Lakhlifa Douihi, journaliste libre et ancien directeur de Sahra 24, nous livre dans cette interview les craintes et les rêves des Sahraouis vivant dans les territoires occupés par le Maroc. Une vie qui oscille entre l'espoir d'une indépendance acquise dans la paix et le spectre de la reprise de la lutte armée.
Comment décrivez-vous la situation politique prévalant à Laâyoune et dans les autres villes occupées du Sahara occidental ?
La situation politique dans les territoires occupés est insupportable et a atteint le degré du pourrissement à cause de l'entêtement de l'Etat marocain qui refuse d'appliquer les décisions onusiennes concernant le Sahara occidental dont la dernière recommandation appelant les deux parties à engager des négociations directes et sans conditions. L'Etat marocain veut mettre la communauté internationale devant le faite accompli. Malgré la longue durée de cette occupation, les Sahraouis attendent toujours l'organisation du referendum d'autodétermination.
Cette situation a donné lieu à des arrestations, des kidnappings et autres formes de répression contre les Sahraouis qui se retrouvent minoritaires dans leurs villes, suite aux déplacements massifs des populations marocaines.
Qu'en est-il de la situation économique ?
Il suffit de s'assoir dans un café à Laâyoune, Smara, Dakhla ou à Boujedour pour voir des sit-in organisés par les chômeurs sahraouis. Ce chômage de masse est dû au fait que les Sahraouis ne bénéficient pas des richesses de leur pays (pèche, phosphate, agriculture...). Il faut signaler en ce sens que les Sahraouis ont accueilli avec joie le verdict de la Cour européenne prononcé le 27 février 2018 portant annulation de l'accord de pèche UE-Maroc. Je saisis cette tribune, en tant que fils de l'une région occupée, pour dire que l'UE, si elle souhaite exploiter les richesses du Sahara occidentale, doit négocier avec le Front de libération de la Saguia Elhamra et Oued Daheb (Polisario), le représentant légitime et unique du peuple sahraoui.
Avez-vous des nouvelles concernant les détenus politiques ?
Tout le monde sait, y compris le peuple marocain frère, que la justice marocaine n'est pas indépendante. Les détenus politiques sahraouis, à leur tête, ceux de Guedim Izik, n'ont pas eu droit à un jugement équitable malgré les plaintes des avocats des détenus auxquels on a arraché des aveux sous la torture. Les droits les plus élémentaires des détenus sahraouis, disséminés à travers les prisons marocaines, sont bafoués. Pour mieux illustrer la situation difficile des détenus je vous cite le cas de Mohamed Elayoubi décédé après sa libération, suite à la torture et aux maladies qu'il avait contractées dans la prison.
Parmi les détenus sahraouis on compte plusieurs journalistes et blogueurs dont Dah Hassan, Kheda El Bachir, Abd Elkhafaouni, Elbambari Mohamed, Benka Echikh, Elhafdi Abdelmoula, Bassir Salah, Miara Mohamed Salem, Eldjemiâi Mohamed et Nedour Laroussi. Ceux-là, sans oublier Ambarek Edaoudi, Elhafed Aâzi et les étudiants détenus et le groupe des « compagnons du chahid » qui souffrent dans les prisons. Excitée par certains médias, la justice marocaine, en réalité inexistante, nourrit de la haine envers les Sahraouis.
Comment jugez-vous les rapports entre le front Polisario et les populations des villes occupées ?
Le projet d'indépendance porté par le front Polisario jouit, naturellement, d'un très large soutien au sein de la population sahraouie vivant sur les territoires occupés. Je voudrais citer ici une déclaration de l'ancien roi, Hassan II, qui a dit dans les années 1980 que « Le Maroc a gagné la terre mais il n'a pas gagné les cœurs des Sahraouis ». Dans les territoirs occupés où nous vivons, ceux qui affichent leur appartenance au Polisario sont emprisonnés ou licenciés et sont exposés à des intimidations. Le peuple sahraoui vivant dans les territoires occupés ne reconnait que le Polisario comme son unique représentant. Nous sommes un Etat souverain sur les territoirs libérés en attendant de l'étendre sur l'ensemble du territoire national. Si le Polisario a pu tenir jusqu'ici, c'est parce que il prend racine dans les cœurs des Sahraouis.

Existe-t-il des organisations ou des activistes marocains qui soutiennent la cause sahraouie ?
Le soutien de la société civile marocaine à la cause sahraouie reste timide. Certaines organisations à l'exemple du mouvement 25 mars et l'organisation « En Avant », ont vu leurs dirigeants jetés dans les prisons secrétés du Makhzen durant les années 1970 parce qu'ils ont soutenu notre cause. Aujourd'hui l'Association marocaine des droits de l'homme et le parti Annahj Addimoukrati (la voie démocratique) et quelques Marocains libres continuent à militer pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, malgré les restrictions et les intimidations.
Le peuple marocain frère est victime des opérations de « lavage du cerveau », mais depuis l'apparition des médias sociaux les Marocains ont accès à des informations justes concernant la cause sahraouie, loin de la propagande officielle. Il existe aujourd'hui des voix marocaines libres qui critiquent le régime en place.
Comment voyez-vous l'avenir de votre pays ?
L'entêtement de l'Etat marocain, qui refuse d'accepter la légalité internationale, constitue un grave danger dans la mesure où il nourrit la pensée radicale au sein de la jeunesse sahraouie et favorise les voix qui appellent à la guerre. Les Sahraouis des territoires occupés comptent sur Dieu et sur les fusils des combattants du front Polisario. Personnellement, je n'aime pas la guerre mais en l'absence de garanties internationales pour fixer la date de l'organisation d'un referendum d'autodétermination, l'option de la guerre est devenue une revendication populaire. Nous espérons que le nouvel envoyé spécial de l'ONU, M. Horst Kohler, réussira dans sa mission de trouver une solution et fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination. L'Etat sahraoui est une réalité irréversible, c'est la conviction des Sahraouis qu'ils soient petits ou grands. C'est pour cela d'ailleurs que l'Etat marocain refuse la voie du référendum d'autodétermination.


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