C'était mardi, à l'ONU. Cate Blanchett a livré un discours de dix minutes en faveur de la cause rohingya. Plusieurs pays ont demandé la collecte de preuves sur les exactions. Une justice internationale pour les Rohingyas. C'est ce que sont venus plaider, mardi à l'ONU, plusieurs pays, dont l'Australie. Le pays pouvait compter sur une ambassadrice de choix, l'actrice Cate Blanchett. Cette dernière a partagé sa propre expérience après la visite d'un camp de réfugiés au Bangladesh. «Je suis allée au Bangladesh en mars dernier comme une ambassadrice de bonne volonté de l'UNHCR [Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies]. Rien ne pouvait me préparer à la profonde souffrance que j'ai vue». Cate Blanchett a conté plusieurs histoires de familles rohingyas qui ont vu leur maison brûler, leurs enfants se faire tuer et leurs femmes violées. Elle dit avoir découvert «une routine choquante» «Je suis une mère et j'ai vu mes propres enfants dans les yeux de chaque enfant réfugié que j'ai rencontré. Je me suis vue à la place de tous ces parents. Comment une mère peut-elle supporter de voir son propre enfant jeté au feu ? Leurs récits ne me quitteront jamais», a-t-elle déclaré. L'actrice a également tenu à saluer Kofi Annan, décédé récemment, pour son travail et sa vision. Une justice similaire au Rwanda Les enquêteurs onusiens demandent un traitement similaire à celui réalisé pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie. Ils ont donc appelé le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale (CPI) ou à créer un tribunal international ad hoc. L'enquête réclame également de poursuivre plusieurs responsables militaires birmans pour «génocide», «crimes contre l'humanité» et «crimes de guerre» contre les Rohingyas. Nikki Haley, ambassadrice américaine à l'ONU, a déclaré que «les faits de nettoyage ethnique contre les Rohingyas doivent être décrits et entendus». Elle a ajouté, en visant le Conseil de sécurité : «Nous devons tenir pour responsables ceux qui sont à l'origine des violences.»