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Il y a 17 ans disparaissait le journaliste Rachid Hamdad : Hommage au philosophe et militant de la vie
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2018

La mesure et la grandeur d'un homme sont tributaires du rapport qu'il entretient avec la mort dans toute sa dimension philosophique !
Beaucoup de penseurs universels ont eu la force quasi surhumaine engendrée par des «illuminations» sur les autres mondes, des mondes meilleurs et possibles à apprivoiser en vainquant courageusement la peur de la mort, cette bête noire des humains.
Mais ces «êtres d'exception» ne font dans ce cas que concrétiser leur savoir et leurs convictions avec une honnêteté régie généralement par l'exploration de nouveaux mondes qui ne sont, en fait, que le prolongement de leurs multiples idéaux, lorsque la machine des hommes, à défaut d'être en panne, n'avance pas à souhait comme défini dans les lectures de ces accoucheurs de vie et de lumière.
Rachid Hamdad a un profil de scientifique, pétri de culture universelle dès son jeune âge et intellectuel du peuple jusqu'à sa mort, sa nouvelle vie. Il s'est fait une vocation d'offrande pour offrir la lumière et la vie à cette espèce humaine souvent sourde aux palpitations douloureuses et assourdissantes de ces êtres d'exception. Mais, à le connaître de près, il est tout à fait naturel. Rachid était comme ça ! Producteur d'idées et de vie surtout, il avait gagné sa guerre avec tous les honneurs et toutes les victoires pour ce pays qu'il chérissait tant et pour lequel il a tout sacrifié.
Ce n'est point par folie, encore moins par ignorance. Il est rentré dans l'histoire par la grande porte, lui dont la modestie est constamment revendiquée. Intellectuel engagé, sans peur contre la terreur, progressiste invétéré, ami du peuple et des pauvres, humoriste jusqu'à faire vibrer les morts de rire, il avait, par sa culture et son engagement, conquis les insoupçonnables profondeurs des êtres et de la vie qui ne sont uniquement accessibles qu'à des êtres d'exception et de génie comme lui.
Et, avec toute cette culture universelle et pluridisciplinaire, Rachid n'avait jamais perdu la langue de son peuple, bien plus même, elle coulait dans sa bouche et sa plume comme l'abondante douce source d'Ameziav, dans son village de Boudjelil, à Irdjen, qui avait hérité de sa fierté sans tribalisme aucun.
La vie est belle. Il le savait mieux que quiconque, notre poète, et il le croyait à mort. Et c'est cela l'essence même de son engagement, mais il a compris que la beauté n'est que laideur s'il n'y a ni justice, ni égalité, ni humanisme, ni culture, ni presse libre, ni justice indépendante, ni Etat de droit, ni art, ni musique, ni…rires !
Malgré cela, il vivait sa vie à pleins poumons en dépassant toutes ses carences et entraves, surtout avec des amis avec lesquels l'ambiance était en toute circonstance parfaite, notamment Mouh Achour Belghezli, son «jumeau de Nedjma», dont l'assassinat lui avait vraiment fait redéfinir sa philosophie de la vie et la remise en question de celle-ci. C'était peut-être, sans risque de nous tromper, le plus grand tournant de sa réflexion et de sa philosophie. Sa pensée a évolué, sa philosophie et son engagement aussi, dans l'absolue maturité.
La preuve ? Peut-on écrire, entre autres, un roman très condensé, très concentré, très explicite, très vivant par la mort qu'il fait vivre pour la vie, lorsque la menace de mort te poursuit, t'habite, te persécute et te pourchasse de partout ? Un roman de style et de cœur, surtout qui a pu traduire avec génie le tragique en positif.
Tragique positif ? Sans doute, puisqu'il a réussi à mettre à nu pour guérir à jamais et en urgence la douleur, la terreur, l'horreur d'un pays qui ne mérite que bonheur pourtant.
Un roman-diagnostic, mais dont le remède, pour notre malheur, le dépasse, car dans le cas contraire, il aura soigné sans nous aviser même, en un temps record, cette Algérie, son amour, avec zéro dégât en plus, grâce à son humanisme. Et ceci en tant qu'intellectuel, enfant du peuple, et non en intellectuel parasitant dans des bulles luxueuses climatisées, un égaré qui fléchit à chaque humiliante tentation.
Rachid, maigre silhouette, rongée de l'intérieur
La mortelle lourdeur n'a jamais eu raison de ses idéaux tout frais, tout prêts. Il en livrait le combat quelle que soit la condition et surtout les dangers. En conséquence, une production prolifique et multiple, apte à secouer le plus imperturbable des êtres dormants.
Et c'est pour cela que Rachid était très dangereux pour le terrorisme et toutes les forces archaïques, rétrogrades, qui le nourrissaient et le menaçaient. Mais, ce combat frontal qu'il a mené contre les ennemis de la vie et par amour à la vie justement, est devenu sa raison d'être urgente et vitale.
Il a fait sienne l'expression : «Celui qui n'a pas d'idéal pour mourir n'a aucune raison de vivre.» En couronnement suprême à sa philosophie de la vie, il avait réussi là où beaucoup d'intellectuels, pas comme lui, ont échoué, par manque de conviction peut-être, à inscrire son nom dans l'éternité, aux côtés de ceux qui ont saisi la dimension de la mort par amour de la vie, l'image et à l'âge de Tahar Djaout, 39 ans !
L'acceptation de la mort est leur philosophie de la vie commune. Rachid est digne de cette famille-là qui avance dans la vie et vers la mort, tête haute, à l'image de Larbi Ben M'hidi.
Rachid avait réussi le défi majeur de tout humain illuminé de cette trempe, conscient, cultivé et convaincu à transcender héroïquement la peur, la bêtise et l'ignorance des hommes à donner un sens à la vie, pour son pays, pour les humains et pour l'histoire et en faire sa raison d'être incontestable.
Une fierté pour l'Algérie, pour sa famille et son fils, pour la dynamique jeunesse de l'association de Boudjelil, Amaziav n'lehna, qui a pu garder Rachid, l'enfant de leur chair et de leur terre, plus vivant que jamais. Homme exemplaire, cet écorché vif de la douleur des hommes incarne l'espoir d'une vie rêvée, à travers la splendeur et la beauté de ses écrits-testaments et sa littérature de combat.
Par Salah Zeggane , ancien journaliste


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