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L'écrivaine colombienne Piedad Bonnett présente son livre à Oran : Une intervention captivante autour de “Ce qui n'a pas de nom”
Publié dans El Watan le 20 - 10 - 2018

La rencontre, initiée par l'Institut Cervantès en présence de l'ambassadeur de Colombie, a eu lieu dans l'espace de rencontres de la Chambre de commerce d'Oran, avec comme auditoire un grand nombre d'étudiants, la conférence s'étant déroulée entièrement dans la langue de Cervantès.
Déjà réputée en tant que femme de lettres, Piedad Bonnett a vécu une expérience douloureuse, celle du suicide à l'âge de 28 ans de son fils Daniel, qui s'est jeté du haut d'un immeuble à New York en 2011. Il était schizophrène et sa maladie a été diagnostiquée des années auparavant. Ecrit à la première personne, le récit n'est pas un simple témoignage d'une mère ayant perdu un fils, ni une façon d'expurger les démons de la culpabilité, ce dont l'auteure se défend, mais un véritable roman, une œuvre littéraire à part entière. On y retrouve évidemment une réflexion sur la maladie, sur le suicide, mais surtout une volonté d'explorer les tréfonds de l'âme humaine, et au-delà, d'«atteindre l'âme des choses», même si, comme elle le reconnaît elle-même, dans ce cas précis, «il y a un point d'obscurité auquel on n'a accès ni par la pensée ni par la parole».
Dans la langue espagnole, l'expression «ce qui n'a pas de nom» qualifie quelque chose de tellement grave, qu'on n'arrive pas à le définir. Mais la Colombienne se demande aussi pourquoi, et c'est valable dans toutes les langues, on ne donne pas un nom aux parents qui ont perdu un enfant, alors que les mots orphelin, veuf, veuve, etc. existent bel et bien? Quoi qu'il en soit, dans le récit, la narratrice invoque nombre d'hommes de lettres, plus précisément ceux qui ont écrit, soit sur le suicide, comme Peter Heneke parlant de sa mère, ou d'autres, parlant simplement de la maladie ou de la folie, comme cette nouvelle de Nabokov (Les signes et les symboles) qui décrit avec une étrange similitude ce que ressentait et exprimait Daniel par rapport à la place que prennent dans son esprit les objets simples du quotidien et autour desquels il se construit tout un labyrinthe qui l'oppresse.
Dans son intervention, Piedad Bonnett restitue cette dimension tragique d'une issue fatale connue d'avance et face à laquelle même la toute puissante médecine reste désarmée et ses progrès techniques durant tout un siècle n'y peuvent rien. Elle a accompagné son fils dans cette maladie et connaît bien les effets que lui procurent les médicaments, mais aussi leurs effets secondaires. C'est d'ailleurs à elle qu'est revenue la tâche de lui expliquer ce que le médecin n'a pas voulu lui dire. Artiste-peintre, Daniel aurait sans doute très bien pu réussir une carrière fulgurante dans ce domaine et quelques-unes de ses toiles en témoignent, mais son malheur vient aussi du fait que, très tôt, certains maîtres penseurs de l'histoire de l'art qui l'ont marqué lui ont inculqué l'idée de l'inutilité de l'art contemporain. Un choc supplémentaire dans cet océan d'incompréhension dans lequel il s'enfonçait peu à peu.
A cela s'ajoute la vie sous un certain climat de violence au-dessus des têtes du peuple colombien, ce qui ressort de ses peintures, avec notamment les têtes de chiens muselées ou les corps échancrés, etc. En plus de la recherche dans la littérature, Piedad Bonnett s'est aussi beaucoup documentée sur la maladie, ses traitements et est allée même jusqu'à recueillir des témoignages d'autres patients. Poétesse prolifique auparavant, elle s'est retrouvée incapable d'écrire un vers depuis la mort de son fils, et ce n'est que des années après avoir publié ce livre que l'inspiration lui est revenue.


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