La rencontre nationale sur «La rationalisation de l'exploitation des biens des collectivités locales entre la perspective de développement et la protection juridique» organisé le 22 et le 23 octobre par le département des sciences politiques à la faculté de droit de Boudouaou a réuni ces deux derniers jours une cinquantaine d'universitaires venus de 18 établissements de l'enseignement supérieur du pays. Derouiche Djamel, président de la rencontre, a estimé que «les biens des communes sont actuellement dans un état de délabrement au point de devenir un poids pour les collectivités locales au lieu d'être une source de revenus. Avec la crise économique et la rationalisation des dépenses, les assemblées communales sont condamnées à trouver d'autres possibilités de renflouer leurs caisses. Nous avons constaté que les biens communaux se présentent comme une possibilité déjà existante à condition d'en rationaliser la gestion ; d'où la nécessité de cette rencontre d'experts dans les domaines concernés tels que le juridique, le politique, l'économique et le social.» Plusieurs axes ont été dégagés pour dresser, d'abord, un constat à travers le thème «La réalité de la situation des biens de l'état», puis d'aborder «Les facteurs juridiques de rationalisation de l'exploitation des biens des collectivités locales», avant d'entamer «Les moyens de rationaliser l'exploitation des biens» en prenant en considération «Les limites de la participation des collectivités locales dans le développement durable» pour conclure sur «Les illustrations locales et internationales des participations des collectivités locales dans le développement». Le président de la commission scientifique, Benayache Samir, s'est interrogé sur «la nature des entraves de la bonne gestion des biens communaux et sur les types de protections juridiques actuelles et leurs limites». Selon lui, «des insuffisances dans les textes sont relevées», donnant lieu à une dégradation de biens mobiliers et immobiliers comme les édifices, les commerces et les locaux. Des difficultés existent en amont dont les enregistrements domaniaux, le cadastre et le foncier. Mais pas seulement. Les différents autres intervenants ont également leur part de responsabilité. Les entreprises publiques comme la poste, les télécoms, les écoles peinent à assurer une maintenance de leurs bâtis qui constituent aussi des biens étatiques se trouvant dans la juridiction territoriale de la commune. En fait, la problématique centrale est : «Est-il possible de compter sur la rationalisation de l'exploitation des biens communaux pour redistribuer les recettes et réaliser un développement local durable ?» Les organisateurs projettent d'ouvrir un débat scientifique entre les experts sur les biens des collectivités locales et les moyens de les rationaliser, mettre en relief les défis et les obstacles dans la gestion des biens, de proposer des mécanismes et des décisions pour consolider les biens locaux et, enfin, faire participer les chercheurs et les spécialistes pour parvenir à trouver de nouvelles sources de financement des projets communaux. La seconde journée de cette rencontre s'est déroulée sous forme de trois ateliers scientifiques. Il est question de remettre les conclusions de cette rencontre aux responsables de la wilaya et, donc, au ministre de l'Intérieur.