Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) vient d'innover en matière de communication avec ses employés et personnels du secteur, en leur interdisant désormais de se présenter au siège de la tutelle. Dans une note adressée aux directeur de la Jeunesse et des Sports (DJS) des 48 wilayas du pays, le MJS a instruit ses directeurs de wilaya d'interdire aux employés de leur secteur de se présenter au niveau de la centrale, c'est-à-dire au siège du ministère sis à la place du 1er Mai, pour se plaindre ou transmettre leurs doléances. En effet, dans ladite note (dont nous détenons une copie), datant du 7 octobre dernier et signée par le secrétaire général du ministère, Nassim Sbia, il est clairement écrit que sauf «plainte à caractère exceptionnel», tous les salariés du secteur sont interdits de se déplacer à la direction centrale (le MJS, ndlr), pour déposer eux-mêmes leurs plaintes et leurs doléances «sans ordre de mission préétabli par la DJS concernée ou autorisation de cette dernière». Cette note qui a été transmise aux responsables des offices de la jeunesse (ODEJ), des offices des parcs olympiques de wilaya (OPOW) et des établissements sous tutelle via les 48 DJS, leur est déléguée donc la responsabilité de se «substituer» au ministère et de traiter à leur niveau les différentes plaintes et doléances des travailleurs de leur secteur. Une décision des plus préjudiciables, sachant que le MJS, à travers cette décision, ferme ainsi la porte aux travailleurs de se plaindre au niveau du ministère, en les renvoyant à ceux dont ils se plaignent dans les faits. Une directive bureaucratique pure et simple, car on s'imagine mal comment un employé qui se plaint d'un responsable, un DJS, d'un directeur de l'ODEJ, de l'OPOW entre autres, puisse voir ses doléances ou plaintes prises en charge par ceux-là mêmes qui sont accusés par l'employé d'être lésé. Il est même aberrant de la part du ministère d'exiger d'un employé qui se plaint d'un responsable de son secteur, d'être contraint de recourir à ce dernier pour se faire délivrer, un «ordre de mission ou une autorisation», pour se plaindre de lui auprès de la tutelle. Une décision qui risque de créer un véritable malaise au sein du secteur des sports et de la jeunesse, avec une directive, qui en fait, ne vise qu'a faire «taire» les voix discordantes et étouffer dans l'œuf les dérives des responsables locaux du secteur. Une source au sein du ministère le confirme, évoquant les nombreuses requêtes des travailleurs du secteur qui se plaignent des différents responsables régionaux, qui font le pluie et le beau temps, et qui n'avaient jusqu'ici aucun autre recours que de se plaindre au ministère, pour dénoncer les abus et les dérives. Un ultime recours du simple travailleur, qui vient de lui être interdit par sa tutelle.