Quel bilan faites-vous de la première année de votre mandat ? C'est une année très difficile et pénible à plusieurs égards. Notre commune connaît des retards dans tous les domaines. Les services communaux étaient déstructurés. On a trouvé des projets qui datent de 2012 qui n'ont pas été lancés. Nos prédécesseurs ont inscrit plus de 100 petites opérations pour des montants dérisoires, mais jamais concrétisées dans les faits. On a été obligés de tout refaire pour assainir la situation. L'Assemblée a travaillé d'arrache-pied pour améliorer les conditions de scolarité de nos élèves. C'est l'une de nos priorités. On a 29 écoles primaires, dont la plupart sont dégradées. L'Etat nous a octroyé 49 MDA pour ce faire, mais certaines écoles nécessitent au moins 10 millions de dinars pour les réhabiliter. On a même désigné un vice-président pour suivre l'évolution du dossier et assurer le bon fonctionnement des cantines. En parallèle, on doit réaliser au moins six nouvelles écoles pour pallier le manque de places. Nous avons accordé aussi une attention particulière à l'hygiène publique. On a trouvé plus de 80% de notre parc roulant en panne. Mais notre plus grand problème est l'aménagement urbain. Comme vous avez dû le constater, le cadre de vie laisse à désirer dans plusieurs quartiers de la ville. Le projet inscrit par la DUC en 2012 pour un montant de 330 millions de dinars avance très lentement. Le taux de consommation des budgets est très faible, pourquoi ? Effectivement. Mais d'aucuns savent qu'on a hérité d'une situation catastrophique. La commune était délaissée. Le problème s'est accentué après la vague des départs en retraite de certains cadres et chefs de service. Ces derniers ont cédé la place à des jeunes souvent inexpérimentés. A présent, on n'a que trois ingénieurs. Il leur est impossible d'assurer le suivi de tous les projets. Puisqu'on n'a pas le droit de recruter, on a été obligés de former une quinzaine de nos employés dans des instituts spécialisés. J'ai fait une demande à la wilaya pour nous envoyer trois autres ingénieurs. Et on espère que les choses iront mieux à l'avenir. Que fait l'APC pour diversifier et améliorer ses sources de revenus ? Nous avons d'importants biens à valoriser. Pour ce faire, on a structuré le service du patrimoine et désigné un expert pour recenser tous les biens de la commune afin d'en tirer profit et mieux les exploiter. On a dégagé des enveloppes financières pour aménager l'abattoir et le marché El Djemâa pour les céder aux enchères. On compte aussi céder le marché de proximité et la crèche. A présent, nos recettes propres sont évaluées à 210 millions de dinars, dont 60% couvrent la masse salariale. Pour booster nos recettes, l'APC a décidé aussi de réviser les prix de location de nos logements et locaux commerciaux et envoyer des mises en demeure aux mauvais payeurs. A titre d'exemple, on a 933 appartements, mais les revenus annuels de location ne dépassent pas 10 000 DA. Il y a des gens qui n'ont même pas de contrat.