La crise financière et économique mondiale n'a pas eu d'impact sur les futurs projets allemands en Algérie, a indiqué hier Sigmar Gabriel, ministre allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire. « La crise financière n'aura pas d'impact sur les projets des entreprises allemandes en Algérie. Il y a suffisamment de ressources pour financer et finir ces projets », a-t-il souligné. On compte actuellement plus de 200 entreprises allemandes implantées en Algérie. L'Allemagne et l'Algérie ont signé des accords pour des investissements s'élevant à plus de 4 milliards d'euros. Ces investissements ne seront donc pas gelés, si l'on tient compte des déclarations du représentant du gouvernement allemand. Sigmar Gabriel a évoqué, par ailleurs, la coopération énergétique entre l'Algérie et l'Union européenne. Il estime que le gaz algérien n'est qu'un simple complément aux livraisons russes à destination de l'Europe. « Nous ne pensons pas au gaz algérien comme alternative, plutôt comme un complément », a-t-il lancé lors d'un point de presse tenu à l'occasion d'une conférence sur la coopération algéro-allemande dans le secteur de l'eau. Très affectés par le récurrent conflit gazier opposant la Russie à l'Ukraine, les Européens prospectent plusieurs pistes afin de réduire leur dépendance au gaz russe, explique le ministre allemand de l'Environnement. La Russie fournit environ un quart du gaz consommé dans les pays de l'UE et compte pour 40% dans les importations de l'Union européenne. Près de 80% des approvisionnements destinés au vieux continent transitent par l'Ukraine. L'Algérie, elle, exporte quelque 97% de sa production en gaz vers l'Europe. Le même responsable a écarté l'éventualité que l'Allemagne investisse dans le nucléaire civil en Algérie, « à moins que l'Etat algérien fasse signe d'un besoin » en la matière. « J'ai dû fuir cette question en Allemagne et je me suis retrouvé face aux mêmes interrogations en Algérie », a-t-il signalé. S'agissant de la coopération entre les deux pays et du climat des affaires en Algérie, Sigmar Gabriel a plaidé pour le respect « des accords entre les Etats » et leur consolidation par « des accords sûrs ». La conférence organisée hier par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), consacrée à la coopération dans le domaine de l'eau, s'était articulée autour de l'axe de transfert de savoir-faire technique et managérial. Le ministre allemand a appelé l'Algérie à investir davantage dans les énergies renouvelables, à l'instar du solaire et de l'éolien. « Le solaire, à titre d'exemple, peut constituer une alternative importante pour le gaz utilisé afin de faire fonctionner les stations de dessalement », dira ce membre du gouvernement allemand. Selon des statistiques récentes, l'Algérie dispose du troisième plus important gisement au monde en termes d'énergies renouvelables. Son potentiel est estimé à plus de 6000 mégawatts, précédé de celui de la République fédérale d'Allemagne dont les ressources avoisinent les 18 000 MW et celui de l'Espagne qui dispose de 15 000 MW.
