Pour faire diversion et fuir leurs responsabilités, certains chargés de mission dans la commune de Sétif, ayant pourtant fait des pieds et des mains pour se mettre au-devant de la scène, ne manquent pas d'imagination. Si ce n'est pas le contrôleur financier qu'on accuse, c'est la chute des cours du pétrole qui est pointée du doigt. Cependant, la triste réalité se chiffrant en milliards de dinars n'a aucune relation avec la crise économique secouant le pays. Pour l'illustration, Sétif (dixième plus riche cité du pays) dispose depuis plus de dix ans de milliards de dinars, mais qui restent non consommés. Otage de la démission des uns et du laisser-aller des autres, l'importante manne financière n'a été d'aucune utilité pour le développement d'une cité lézardée de partout. La triste réalité est dissimulée par des missionnaires qui ne voudraient prendre que l'actif. Le passif, on le colle sur la peau des prédécesseurs, laissant derrière eux une montagne de problèmes et de crédits non consommés. N'étant pas obligés de dresser des bilans, de rendre compte à leurs électeurs, les «missionnaires» d'hier et d'aujourd'hui, ne faisant rien pour redorer le blason d'une agglomération jetée en pâture, crient à la moindre «égratignure» au loup. Perdurant depuis presque deux décennies, le marasme dans lequel se morfond la ville de Sétif en quête d'une bouée de sauvetage a atteint des seuils intolérables. Pour preuve, des centaines d'opérations d'utilité publique «somnolent» dans les tiroirs depuis la nuit des temps. A une aléatoire gestion administrative des différents dossiers, s'ajoutent la suspicion et l'incompatibilité d'humeur mettant leur grain de sable dans un «moteur», lequel est grillé avant même la fin de son rodage. Il est vrai que nos colonnes s'avèrent exiguës pour contenir l'inertie caractérisant la municipalité de Sétif. El Watan lève le voile sur une infime partie du gâchis. 100 opérations en stand-by Programmé depuis un certain temps, l'aménagement de la cité des 1000 Logements pour laquelle on va consacrer 200 000 millions de dinars (20 milliards de centimes), fait, le moins que l'on puisse dire, du surplace. Inscrit en 2014 pour un montant de 12 millions de dinars (MDA), l'aménagement du terrain de proximité des 1000 logements est renvoyé aux calendes grecques. Mobilisée pour l'équipement de la fameuse salle de cinéma Ifriqya, l'enveloppe de 14 611 558,43 DA attend d'être utilisée. Pour un énième mauvais choix de terrain, le complexe sportif communal de Aïn Trick, d'un montant de 50 millions de dinars, est victime, lui aussi, des approximations. Réservé pour la consolidation et l'extension de l'éclairage public en LED, le montant de 64 041 964 80 DA n'est pas consommé. Dans l'optique de fluidifier un peu plus la circulation du côté de la sortie ouest de la ville, la trémie Fouara, pour laquelle l'APC avait en 2016 consacré une enveloppe de 500 millions de dinars (50 milliards de centimes) fait du surplace. L'entreprise désignée aurait demandé une réactualisation du projet avant même le début des travaux. Le chapitre des 10 lots relatifs à l'aménagement et au bitumage de nombreuses routes de la ville pour 360 millions de DA (36 milliards de centimes), ainsi que les 13 lots de l'amélioration urbaine de différents sites pour un montant de 870 MDA (87 milliards de centimes), demeure au stade des bonnes intentions. Délaissée depuis plus de dix ans, la réhabilitation de l'école des Frères Berchi est renvoyée aux calendes grecques. Consignée sur la feuille de route de 2015 pour une ardoise de 100 760 143,03 DA, la rénovation de l'école précitée, qui a formé de nombreuses générations de lettrés, attend une utopique délivrance. L'un des plus anciens établissements de la cité Bel Air, l'école Larbi Tebessi, se trouve dans la même situation. La remise à neuf de l'infrastructure décidée en 2015, pour une enveloppe de 39 000 000 DA, observe un temps mort, au grand dam des enfants de Bel Air, s'expliquant mal la manière de faire des responsables concernés. L'école Dali Boudjemaâ des 500 logements, qui devait faire l'objet d'un grand lifting en 2015 pour 53 087 872,81 DA est aussi otage de la bureaucratie. Décidée en 2015, la réfection de l'étanchéité de 14 écoles primaires, pour un montant de 57 118 581 00 DA, est malmenée par une histoire de recours. Située non loin de Bab Biskra, l'école Bouchareb Roumeila fait pitié. La rénovation de l'établissement, planifiée en 2015 et nécessitant un budget de 42 000 000 00 DA, est décalée à une date ultérieure. Le parc aquatique de la cité Laïd Dahoui, qui a bouffé des milliards, revient à la case départ. Au lieu de déterminer les responsables de la mauvaise gestion des deniers publics, on préfère passer l'éponge, établir un nouveau cahier des charges et mettre dans la cagnotte 125 000 000 DA. Devant permettre à une masse juvénile de se dépenser dans le sport, les 10 stades de proximité dotés de gazon synthétique (4 à Boussellam, 1 à Aïn Trick, 1 à Abid Ali,1 à Aïn Tebinet, 2 à El Hassi, 1 à Gaoua) pour une facture de 97 844 096,77 dinars se font désirer. Tout comme le vieux stade Mohamed Guessab, dont les travaux s'éternisent. Le plan de circulation d'un réseau routier congestionné n'est pas à l'ordre du jour d'une municipalité empêtrée dans de faux problèmes d'incompatibilité d'humeur. Oubliant que le centre-ville est non seulement son poumon, mais aussi le cœur à la fois séculaire et historique, la mairie, qui a consacré 2,6 milliards de dinars aux routes et à l'amélioration urbaine de nombreux sites de la périphérie, n'a pas jugé utile de consacrer le moindre centime à l'aménagement, la réhabilitation et le lifting de sa vitrine tombant en ruine.
