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A l'ombre de Camus
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2005

Ensuite, prendre un petit chemin qui sent bon le romarin en fleurs et la mousse chauffée par le soleil et qui débouche sur une série de sarcophages en pierre, ouverts aux vents marins. C'est un peu plus loin, sur une terrasse naturelle, recouverte d'herbe piquée de pâquerettes et qui tombe à pic dans la Méditerranée, que l'écrivain Albert Camus venait se reposer et trouver l'inspiration. C'est ici, au milieu des morts antiques, qu'il aimait se tenir, fasciné par «le grand libertinage de la nature et de la mer». Derrière : la forêt de pins, d'oliviers et de tamaris aux feuilles salées. Sur la gauche : l'indolent mont Chenoua aux courbes douces. Sur la droite : les ruines de Tipaza qui s'étalent jusqu'à la prochaine colline surmontée d'un phare. Droit devant, aussi loin que porte le regard : l'eau bleue qui roule son écume. Dans Les Noces de Tipasa (1936), Camus écrit : «Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillon dans les amas de pierre.» Aujourd'hui, rien n'a changé ou presque. L'odeur aigre-douce de l'absinthe flotte toujours dans l'air et son vert mat habille la terre rouge et sablonneuse. Sur la plage qui s'arrondit au pied du Chenoua, il y a maintenant un complexe touristique et, vers la plaine, au-delà du site protégé de Tipasa, on aperçoit les immeubles de la ville nouvelle.
Mais l'ancienne cité romaine, dont une grande partie est encore dissimulée sous les plantes grasses, reste un lieu de confluence entre l'histoire, la nature et le mythe. Au cœur des ruines, immobiles et souveraines, on peut entendre encore «les soupirs tumultueux du monde». A l'endroit préféré de Camus, une stèle sobre a été érigée, portant une inscription tirée de Noces : «Je comprends ce qu'on appelle gloire. Le droit d'aimer sans mesure.» Albert Camus a aimé Tipaza au point de ne jamais y passer plus d'une journée d'affilée, car «il vient toujours un moment où l'on a trop vu un paysage, de même qu'il faut longtemps avant qu'on l'ait assez vu». Le visiteur contemporain est étreint par la même plénitude que l'écrivain. Et peut reprendre à son compte ses mots : «(…) Que d'heures passées à écraser les absinthes, à caresser les ruines (…) ! Enfoncé parmi les odeurs sauvages et les concerts d'insectes somnolents, j'ouvre les yeux et mon cœur à la grandeur insoutenable de ce ciel gorgé de chaleur.»

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