Du haut d'une carrière démarrée en 1980 avec un album intitulé Ahlil, Ahlil (pitié, pitié), et dont le succès fut immédiat, Mustapha Meziane regarde encore devant lui plutôt que vers le passé. Un passé quand même bien rempli, puisque ce natif d'Akbou, ou plus exactement de Gendouza, un village dans la même commune. De succès en succès, le chanteur Izoran qui possède une voix agréable et dont les paroles qu'il met en musique sont souvent de lui poursuit donc son bonhomme de chemin, porteur d'un message culturel fort qui nous renvoie à nos racines. Le prochain tube paraîtra prochainement. Mais ce qui retient l'attention de l'artiste en particulier, c'est son premier clip qu'il compte sortir bientôt. Cette promotion de son image par le biais de la vidéo l'entraînera d'Alger, où il vit actuellement, en Kabylie. Il pense en avoir fini d'ici l'été prochain. La maison d'édition est AV 2000, le réalisateur, une vedette de la télévision nationale, Yazid Smaïl, a une solide expérience, puisqu'il comptabilise 30 ans d'ancienneté dans le nouveau métier. Mais si de ce côté tout semble baigner dans l'huile, du côté de la distribution, le chanteur a tout lieu de se plaindre. Les éditeurs s'occuperaient si mal du placement des albums sur le circuit commercial que les artistes perdaient doublement : leurs chansons ne touchaient pas le grand public et ils ne tiraient pas un grand bénéfice de la chanson. « On ne peut pas, pas vrai, demander à un chanteur de produire et de s'occuper de la promotion de son produit ? Il est temps que nos éditeurs prennent leur métier qui est l'enregistrement et la distribution à cœur ». Portées par d'anciens airs kabyles connus du grand public, mis au goût du jour grâce aux nombreuses influences de courants musicaux venus de différents horizons, ses chansons lui ont permis cependant de faire le tour du territoire national. Oran, Constantine, Béjaïa, Tizi Ouzou sont quelques-unes des villes qu'il cite pèle-mêle. Mais il y en d'autres où l'accueil du public est toujours aussi enthousiaste. L'année de l'Algérie en France en 2005 lui permit de prendre la pleine mesure de son talent et de son génie, qui pour toucher plus sûrement le cœur d'un large public, a su allier dans un même registre modernisme et tradition. Ainsi son association pendant un certain temps avec le groupe Tbabala, qui témoigne de son extraordinaire ouverture à tous les courants musicaux dans un souci d'un meilleur brassage musical.