La fièvre de l'asphalte s'est vite estompée, et le rafistolage des routes s'est étrangement arrêté. Finalement, il s'avère que l'opération de relookage n'était qu'un « poisson d'avril ». Tout comme d'ailleurs la visite du candidat Bouteflika qui n'est passé à Skikda que…10 mn pour donner libre cour à la vox populi. Il fallait s'y attendre, car les opérations de « relookage » engagées avant la venue du président candidat étaient trop voyantes pour passer inaperçues. On a rabiboché dans l'urgence ce que les Skikdis attendaient pourtant depuis plusieurs années. L'argent du contribuable a été dépensé à l'aveuglette, et il n'y a qu'à faire un tour à Bab Qcentina pour constater qu'on a bitumé la chaussée dans la précipitation sans prendre le temps d'ajuster le niveau des regards. Ces derniers remplacent aujourd'hui les anciens nids de poules qui jonchaient cette aire du centre-ville. On aura beau dire que la réfection de la chaussée fait partie d'un programme déjà tracé, ce qui est vrai en somme, on ne peut tout de même pas expliquer que depuis la venue du Président et son départ, il y a un étrange désintéressement. « Après Bouteflika, le déluge », semblent dire les responsables locaux à une population décontenancée et désabusée, creusant encore plus le gouffre entre administration et administrés. Mais a-t-on conscience de cela ?
