Ces locaux, qui ont été dans leur majorité abandonnés par leurs bénéficiaires pour cause, entre autres, de non rentabilité, sont devenus entre temps un refuge pour les délinquants de tout acabit qui ont élu domicile dans ces carcasses prévues initialement pour accueillir de multiples commerces. «Mis à part les quelques locaux dont les devantures donnent sur l'artère principale de la ville, en l'occurrence la RN24, tous les autres sont devenus des endroits où les délinquants s'adonnent à la consommation de drogue et à la prostitution», nous dira un commerçant qui exploite un local au niveau de ce lieu mal fréquenté. Disposés en trois blocs de 20 petits locaux chacun, avec deux accès au milieu qui ne font que 2,80 m de largeur, l'exiguïté des lieux ne permet pas, en fin de compte, d'exercer dans des conditions optimales une quelconque activité commerciale. Les études urbanistiques et architecturales faites préalablement pour éviter ce genre de défaut de conception ne semblent pas dans ce cas de figure être de mise puisque aucune règle dans ce sens n'a été respectée. A l'intérieur de cet îlot de tous les dangers, les magasins ont presque tous subi des dégradations. «Les portes et les rideaux de fer ont été volés, il y a de cela belle lurette», soutient un riverain et d'ajouter : «Les délinquants qui fréquentent ces locaux ne se sont pas limités au vol des portes, mais ils s'adonnent également à la dégradation des lieux après l'accomplissement de leur forfait.» Complètement délaissés, ces locaux de bacchanale ont fini par acquérir une réputation peu reluisante. A n'importe quel moment de la journée, on peut rencontrer des groupes de jeunes s'adonnant, sans être inquiétés, à la consommation de stupéfiant, d'alcool et autre narcotique. Les responsables locaux, quant à eux, et sous prétexte que ces locaux ont été réalisés durant les anciens mandats, ont tout simplement abandonné l'idée de réhabiliter cet espace commercial, suggéré pourtant par un nombre non moins important de citoyens de la commune. Ils n'ont tenu compte, en somme, aucunement des préoccupations des citoyens dans ce sens, bien qu'exprimées partout dans la commune, en vue de régler définitivement ce problème. Mais ils ont jugé paradoxalement plus utile de procéder à la fermeture d'un débit de boissons se trouvant parmi le peu de commerces qui ont pu tant bien que mal s'installer, omettant ainsi la vraie question qui est celle en fait de trouver une solution durable à ce problème qui consiste en une réhabilitation globale de la structure. La commune de Bordj El Bahri, qui accuse un manque flagrant en matière de structures destinées au commerce de proximité, devrait en principe connaître une autre situation dans ce domaine que celle qui y prévaut actuellement. Non seulement les projets entamés il y a de cela plusieurs années pour la réalisation de marchés de proximité n'ont pas été parachevés, mais paradoxalement ceux qui existent ont été délaissés.
