Voulant l'extraire de sa boisson, la jeune fille de quatorze ans, aurait commencé à dérouler le fil du cocon. Elle aurait alors eu l'idée de le tisser. Ayant ensuite observé la vie du bombyx du mûrier sur recommandation de son mari, l'empereur Jaune Huangdi, elle aurait commencé à enseigner à son entourage l'art de son élevage, la sériciculture. Depuis, la jeune femme est restée dans la mythologie chinoise comme la déesse de la soie. Ce qui est certain, c'est que les Chinois, grâce à une observation et une recherche minutieuses, ont réussi à domestiquer le ver à soie, Bombyx mori, à partir d'un ver sauvage. Les Chinois ont, d'ailleurs, gardé le secret de la production de la soie jalousement, à tel point qu'ils menaçaient de mort quiconque le dévoilerait. Ce n'est que quelque 3000 ans plus tard que Byzance a appris le secret et la soie a commencé à pénétrer en Occident. En effet, chemin faisant, la soie a été transmise aux autres civilisations grâce aux marchands, aux pillards et à des espions de tous genres tels, entre autres, que les moines. Arrivée en Europe occidentale à la fin du Moyen- Âge, la production de soie est parvenue au stade de l'industrialisation à partir du XIXe siècle. Elle connut, plus tard, un grave déclin lié notamment à l'essor rapide de la fabrication dans certains pays d'Asie, ajouté à cela les épidémies touchant les vers à soie en France. Elle deviendra une production essentiellement asiatique. Dès le XIIe siècle av. J-C, la soie était mentionnée dans certains des plus anciens textes rédigés en chinois. La soie était tellement produite en quantité importante que son prix était insignifiant. Son utilisation ne se limitait pas uniquement aux vêtements, mais aussi pour la fabrication des cordes d'archer, des fils de pêche et la garniture de couettes… Il est à noter que dès la fin du XIXe siècle, le Japon avait réalisé d'énormes progrès dans la maîtrise des maladies du ver à soie, la sériciculture et le contrôle de qualité. Ce pays s'était lancé dans l'exportation de quantités considérables de soie grège en Europe et aux Etats-Unis. La Chine, pour sa part, entrait dans la période la plus troublée de son histoire récente. Le lent mais inéluctable déclin de la sériciculture occidentale a renforcé la domination japonaise et, en 1923, Yokohama devenait le plus grand entrepôt de soie au monde. Dans les années suivantes la révolution communiste en Chine a fourni des efforts considérables pour rattraper son retard, à tel point qu'en 2003 sa production de soie grège avait dépassé les 70% de la production mondiale. En somme, avec sa récente ouverture économique, la Chine en est redevenue le principal pays producteur, non seulement de matière première mais également de tissus, vêtements et accessoires. – Synthèses bibliographiques