Peut-on réellement parler d'un salon du livre de l'enfant et de son univers quand les exposants ne dépassent pas le nombre de cinq et quand l'organisation fait défaut ? A l'occasion de la journée de l'enfance, le 1er juin, s'est ouvert la première édition du salon du livre de l'enfant et de son univers, à l'office de Riadh El Feth. Organisé par Algérie Expo, plus de 27 exposants devaient participer à ce salon, mais au final ce sont uniquement cinq éditeurs qui ont confirmé leur participation. Un petit tour rapide au niveau de l'espace d'expositions suffit pour constater de visu l'absence flagrante du public et le mécontentement de tous les exposants. Les étals sont certes bien achalandés mais le visiteur est obligé de deviner qui expose quoi. Le manque d'enseignes fait terriblement défaut chez certains éditeurs. Ces derniers ont ramené dans leurs malles des livres éducatifs et des contes publiés dans les trois langues (arabe, français et tamazight) ainsi que des jeux. Des remises de 10 à 40% sont concédées sur l'ensemble des ouvrages. La plupart des exposants n'ont pas caché leur mécontentement et leur désarroi. Tous les avis abondent dans le même sens. La gérante des éditions Sciences Savoir n'a pas mâché ses mots pour marquer sa colère. « Je suis mécontente du déroulement de ce salon. Je déplore le manque d'organisation et de médiatisation. Il n' y a pas eu de chiffre d'affaires. En plus du paiement du stand, j'ai dû ramener avec moi des chaises, des tables et des présentoirs. Outre mon personnel, que je dois prendre en charge durant la durée du salon, je suis obligée de payer également un veilleur de nuit pour surveiller ma marchandise. Je suis perdante. » Prenant le relais, Ghagha Youcef, éditeur au niveau de la maison L'enfant et L'informatique, estimera pour sa part que le prix du mètre est élevé, ajouté à cela le manque de publicité. « Ce salon est un fiasco. La mauvaise organisation est de mise. L'organisateur se doit d'honorer ses engagements vis-à-vis des exposants. » Même son de cloche au niveau des responsables des maisons d'éditions Elame de Tizi Ouzou et Edi culture. « C'est tout sauf un salon du livre pour enfants. Sinon comment expliquer ce vide dans ce lieu et le manque de médiatisation. » Malgré le manque de professionnalisme de ce salon, l'organisateur, M. Ould Hocine, s'est dit satisfait de cet événement. « L'essentiel pour nous c'est que ce salon soit né et cela n'est pas facile. Je dois reconnaître que la date choisie n'est pas favorable. Il y a eu la tenue de la foire internationale et les différents examens de fin d'année. » Notre interlocuteur a cependant tenu à préciser que ce salon est le fruit de la dernière escale d'une caravane qui a été étrennée à Sétif en septembre 2008. Cette caravane a sillonné les wilayas suivantes : Ouargla, Ghardaïa, Hassi Messaoud, Annaba, Batna et Constantine.
