Ces deux individus semblent avoir été surpris par les crues d'un oued, qu'ils tentaient de traverser. De même à Mostaganem et Oued El Kheir, des opérations de recherche avaient été menées, hier dans la journée, afin de tenter de retrouver le corps d'un homme qui a été emporté par la violence des flots de l'oued qu'il parcourait à pied, selon les informations détenues par le commandant Achour, chargé de la communication auprès de la Protection civile. Ces orages, pourtant de saison, ont encore mis à nu la vulnérabilité de l'Algérie en matière de sinistres climatologiques et de catastrophes naturelles. Les wilayas les plus touchées par ces intempéries sont principalement Tiaret, Mostaganem, Alger, Djelfa, Blida, Saïda, Sidi Bel Abbès, Boumerdès, Laghouat et Tipaza. Hormis les trois décès enregistrés, plusieurs personnes ont pu être sauvées, notamment à Bouharoun, où les occupants de sept véhicules endommagés et qui menaçaient d'être emportés par les eaux ont pu être secourus. «Sinon, aucun autre dégât important n'a été signalé. Il y a eu des routes inondées et des infiltrations d'eau ont affecté plusieurs domiciles», affirme le représentant de la Protection civile. Des chemins de wilaya à Tiaret et Laghouat ont été totalement recouverts par les eaux et étaient encore difficilement praticables dans la journée d'hier. De même, dans les wilayas d'Alger, Tipaza et Boumerdès, plusieurs tronçons routiers étaient coupés à la circulation, notamment dans la commune de Mazafran, où la RN11 restait hier difficile d'accès pour cause de stagnation des eaux pluviales. Les tronçons les plus touchés par les déversements de boue et de détritus charriés par ces pluies torrentielles sont la route qui relie Bouharoun à Aïn Tagouraït, la RN 67, au niveau du pont qui mène à la commune de Attatba, où la circulation a dû être déviée lundi soir vers les chemins de wilaya 108 et 109. Ces inondations ont d'ailleurs perturbé la fluidité du trafic routier sur l'ensemble de ces régions touchées, provoquant de nombreux bouchons, surtout dans l'après-midi et la soirée de lundi. Toutefois, les accidents pour lesquels les éléments de la Protection civile ont eu le plus à intervenir sont les infiltrations d'eau, les inondations de domiciles et les effondrement partiels de toitures. Dans la commune de La Casbah, le faux plafond d'une vieille habitation, à la rue des Frères Racem, n'a pas pu résister sous le poids des trombes d'eau, engendrant l'infiltration des pluies à l'intérieur de la demeure. De même à Zéralda, il a été enregistré en plus des inondations et infiltrations, la fissuration de plusieurs murs d'habitations précaires. Plusieurs opérations d'épuisement des eaux ont de ce fait été effectuées par les brigades de la Protection civile, «près d'une centaine de par l'ensemble du territoire national», selon les premières estimations du commandant Achour. Le bilan risque de s'alourdir dans les heures à venir, puisque l'Office national de météorologie (ONM) a prévu hier des passages nuageux localement assez denses avec des pluies parfois orageuses sur les régions du centre du pays, ainsi que des cellules orageuses dans le Sud. La prudence est donc de mise, d'autant plus que les villes algériennes sont rendues «vulnérables et inondables» de par le développement anarchique des constructions et de l'occupation du sol, où aucun respect n'existe pour les normes élémentaires d'urbanisation et de sécurité et par la vieillesse et la précarité du bâti. «De même que le réseau d'écoulement des eaux pluviales est mal pensé et surtout mal entretenu, ne remplissant que très peu sa fonction», déplore M. Achour.
