L'errance et la mendicité sont un fléau qui s'installe et se banalise au Vieux Rocher. Des SDF squattent les trottoirs, partout, au centre-ville et dans les quartiers dits huppés, pas toujours à raison. Des personnes errent, n'ont apparemment où aller et qui, aussitôt la nuit tombée, font leur lit dans un coin, à la belle étoile. Des femmes, des adolescents, des hommes…certaines femmes, en plus de mendier, s'adonnent au plus vieux métier du monde, et ce n'est un secret pour personne. Des enfants en bas âge, des nourrissons, sont ballottés, de jour comme de nuit, par temps chaud ou froid. Au lieu de berceuses, ils grandissent aux sons des récriminations et autres plaintes quêteuses, qui agressent les passants et bafouent la dignité humaine. Ont-ils le choix, ces enfants, qui d'innocents au départ, trouveront plus tard normal de quémander et plus encore ? Selon un bilan de l'Action sociale (DAS), il a été programmé, en 2008, 39 sorties diurnes et 23 nocturnes, durant lesquelles il a été procédé au ramassage de 93 personnes dont 65 femmes et 5 enfants. Concernant le premier semestre 2009, les équipes spécialisées, dépendantes de la DAS, ont opéré 5 sorties inopinées de jour et autant de nuit, où 17 personnes, dont 15 femmes et 5 enfants, ont été prises en charge par les services concernés. Cependant, le phénomène, en dépit de certaines mesures se voulant dissuasives, va tout de même crescendo, à la faveur d'un certain relâchement des services concernés, à savoir l'Action sociale et la sûreté urbaine. Lors de la dernière session de l'APW, le wali de Constantine a donné des instructions fermes pour que ces mendiants soient chassés, car « ayant terni l'image de la ville en occupant ses avenues et autres grandes artères ». Pour rappel, mendicité n'est pas toujours synonyme de pauvreté, alors n'est-il pas temps de séparer le bon grain de l'ivraie ?
