Radio Dahra, qui vient de boucler une année - elle fut inaugurée par Bouteflika le 10 février 2004 -, aura complètement raté son premier anniversaire. D'abord vis-à-vis de ses auditeurs qui ne comprennent pas que les autres radios locales de Mascara, Tlemcen, Sidi Bel Abbès et Oran soient parfaitement audibles, y compris dans certaines contrées très éloignées, alors que leur station de proximité demeure totalement aphone, y compris parfois dans la périphérie immédiate du chef-lieu. Ensuite vis-à-vis de son principal sponsor qu'est l'APW qui lui aurait voté une substantielle subvention de 1,7 milliard, ainsi que de la tutelle qui lui assure les moyens matériels et humains dont elle dispose. Enfin, pour ses auditeurs et surtout pour ses alliés naturels que sont les hommes de culture et de sciences qui espéraient mettre leur savoir-faire au service de cette radio et qui attendent une hypothétique ouverture. Pourtant, ils étaient nombreux, jeudi matin, à se bousculer dans les couloirs pour venir témoigner de leur présence et de leur disponibilité. Débordés par le flot, animateurs et journalistes ne se feront aucun cadeau. C'est souvent dans la crispation que les uns et les autres réussiront à garder une apparente sérénité. Rares seront les invités qui pourront développer jusqu'au bout une idée, voire terminer une phrase. Puis il y eut l'inusable recours au système dit du deuxième collège. Pendant que certains étaient invités à se rendre dès 10 heures au siège de la radio, d'autres recevront des bristols pour une collation au niveau de l'ex-hôtel Albert. Ce qui ne sera pas du goût de nombreux invités. Un artiste rencontré sur les lieux ne niera pas l'évidente volonté des personnels de marquer l'évènement. Mais il ajoutera que la raison d'être d'une radio de proximité consiste à aller à la rencontre de son public. Un vrai direct à partir d'un douar isolé du Dahra aurait été plus judicieux pour marquer l'évènement.
