L'institution de Bretton Woods laisse entendre que les économies de ces pays évolueront en dents de scie à moyen terme. Ainsi, pour 2012, le FMI table sur un taux de croissance d'environ 4% contre 4,9% en 2011. «Les pays exportateurs de pétrole de la région (Libye non comprise) — Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Iran, Irak, Koweït, Oman, Qatar, Soudan et Yémen — connaîtront, d'après les prévisions, une progression de 4,9% en 2011, grâce à la hausse des cours et de la production, taux qui devrait se modérer en 2012», peut-on lire dans le rapport de cette institution. Les politiques budgétaires expansionnistes de ces pays visant à contenir le malaise social ont plombé leurs dépenses publiques, mais ils pourront y faire face grâce à leurs revenus pétroliers. «D'après les niveaux de prix et de production actuellement prévus, le surcroît de recettes devrait largement compenser les niveaux élevés de dépenses publiques. En 2011, le solde courant global des pays exportateurs de pétrole devrait passer de 202 à 334 milliards de dollars (non compris la Libye) et celui des pays du CCG de 163 à 279 milliards de dollars», prévoit le FMI, qui se montre toutefois moins optimiste pour 2012. «Plusieurs facteurs pourraient donner lieu à un scénario de croissance moins positif pour les exportateurs de pétrole de la région. Le risque le plus immédiat serait l'impact d'un net ralentissement de l'activité en Europe et aux Etats-Unis. La demande mondiale de pétrole pourrait subir une contraction marquée, pouvant elle-même entraîner une baisse durable des cours», note le FMI. «La région subit les incertitudes liées aux risques de ralentissement de l'économie mondiale et aux troubles régionaux», observe-t-on encore. Globalement, le taux de croissance de la région MENA devrait s'établir à 3,9% en 2011 contre 4,4% en 2010. Celui des pays importateurs de pétrole ne devrait pas dépasser les 2% en 2011, est-il indiqué dans le rapport du FMI. «Depuis le début de l'année, la région se trouve aux prises avec des incertitudes et des tensions économiques sans précédent. La récente dégradation de l'économie mondiale aggravera vraisemblablement ces tensions», a expliqué Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, lors d'une conférence de presse à Dubaï.