Certains ont justifié le défaut de port du casque par le fait que celui-ci coûte cher, qu'ils ne parcouraient que de petites distances, ou par le climat chaud de la région. Dans le cadre d'une campagne nationale de sensibilisation, destinée aux motocyclistes, portant sur les dangers de la route et sur la nécessité de porter les équipements de sécurité, notamment des casques, le groupement de la gendarmerie de Biskra, rattaché à la 4e Région militaire, organise du 22 décembre au 5 janvier 2019 des sorties et des points de contrôle sur les grands axes routiers de la wilaya de Biskra. Hier, les agents de l'Escadron territorial de la sécurité routière (ETSR) de la GN ont entamé ce programme au niveau du rond-point de l'aéroport Mohamed Khider, pour aller à la rencontre des motocyclistes. Preuve que cette campagne n'est pas inutile, tous les motocyclistes de passage sur ce tronçon de la RN3, qui continue de faire de nombreuses victimes dans des accidents de la route, ne portaient pas de casque, tandis que beaucoup d'entre eux n'ont pas pu présenter les papiers de leurs engins, ni les permis de conduire, encore moins les polices d'assurance, a-t-on constaté. Les gendarmes ont fait preuve de compréhension et de pédagogie envers ces contrevenants au Code de la route pour cette fois, afin de leur expliquer les conséquences des accidents impliquant les deux-roues, lesquels sont aggravés par le défaut de casque et le non-respect des règles de la circulation routière. Ils les ont incités à modifier leurs comportements dangereux et les ont sensibilisés sur le strict respect du Code de la route et les limitations de vitesse. Tous les conducteurs de motocycles approchés ont justifié leur manquement au port du casque par le fait que celui-ci serait cher, qu'ils ne faisaient que de petites distances ou que le climat chaud de la région les rebutait à porter cet équipement de sécurité, bien qu'ils soient passibles d'une amende de 2000 à 4000 DA, avec immobilisation du véhicule. Pour les onze mois de l'année 2018, la Gendarmerie nationale de Biskra a enregistré 210 accidents de la route ayant causé le décès de 90 personnes et des blessures à 338 autres. Cinquante-sept de ces accidents, soit 16,77 %, ont impliqué des motocyclistes, pour la plupart non équipés de casque. Cinq motards, soit 5,55 % des usagers, ont perdu la vie sur les routes et 22 autres routards, soit 6,50 %, ont été victimes de blessures corporelles. Par rapport aux chiffres de 2017, le nombre des accidents de la route a baissé de 27,83%, celui des morts de 11,11%, et celui des blessés de 30,93 %, a-t-on appris à l'occasion de cette campagne visant à diminuer encore plus, voire à éradiquer les accidents de la route mortels impliquant des motocycles. «Nous sommes en face d'un véritable phénomène comportemental touchant à la sécurité publique. Des centaines de motocyclistes ne portent pas le casque en toute impunité et au mépris de leur propre vie. En application des directives du haut commandement de la Gendarmerie nationale, nous avons lancé cette campagne de sensibilisation et d'explication avec la distribution de dépliants aux motocyclistes, afin de leur faire prendre conscience des dangers encourus en cas de non-port du casque. Le recours aux mesures coercitives communément exercées, couplées à des campagnes de sensibilisation comme celle-ci, peut donner des résultats probants. Faudrait-il que le wali émette un arrêté concernant le port obligatoire du casque pour tous les motocyclistes pour que ceux-ci s'y résignent enfin ? Si jamais les services de sécurité s'attaquaient à ce phénomène, des milliers de motocyclistes seraient privés de leur moyen de transport et les fourrières et parcs ne suffiraient pas pour contenir les deux-roues interceptés», a commenté Youcef Hasnaoui, commandant de l'ETSR de Biskra, qui mène cette opération d'intérêt général.
