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Viol de journalistes : La huitième plaie de l'Egypte
Publié dans El Watan le 16 - 12 - 2011

«Ils étaient une cinquantaine, ils ont déchiré mes vêtements, ont arraché mon jean, mes sous-vêtements. M'ont violée avec leurs doigts. Pendant 45 minutes. La foule applaudissait autour.» Le témoignage de Caroline Sinz, journaliste de France 3, agressée en novembre dernier place Tahrir, a été repris par tous les médias. Sur le web, la blogueuse Mona El Tahaoui, arrêtée par la police, a raconté son viol au commissariat, le même jour. Il y a eu aussi le cas de l'Américaine Lara Logan de la CBS, première journaliste violée en Egypte. Le Caire est-il devenu une destination impossible pour les grandes reporters ? Juste après la médiatisation du viol de Caroline Sinz, Reporters sans frontières (RSF) a cru bien faire en envoyant aux rédactions un communiqué stipulant que les femmes journalistes ne devraient plus être envoyées en Egypte.
«C'est au moins la troisième fois qu'une femme reporter est agressée sexuellement depuis le début de la révolution égyptienne, peut-on lire. Les rédactions doivent en tenir compte et cesser momentanément d'envoyer des femmes journalistes en reportage en Egypte.» Les réactions – dont certaines très violentes – ne se sont pas fait attendre. «Je me suis opposée fermement à cette idée», nous a expliqué Claude Guibal, journaliste pour Radio France au Caire. RSF a depuis changé leur communiqué, se contentant d'appeler «à la prudence», précisant que si une rédaction choisit d'y envoyer un de ses éléments, «c'est en connaissance de cause». Cela n'a pas suffi à calmer la profession, si bien que RSF a complètement supprimé l'avertissement.
Casse-cou
Claude Guibal campe sur ses positions. «Au-delà de la particularité d'être en reportage, il faut savoir que c'est une situation que connaissent toutes les Egyptiennes. Le harcèlement sexuel au quotidien qui peut aller jusqu'au viol. C'est une pression sexuelle terrible qui se ressent concrètement. Personnellement, je refuse de céder à ces pressions qui nous écartent de la réalité.» La sociologue et journaliste Marwa Hababi partage l'avis que sa consœur. «Les reporters femmes sont une cible lors des manifestations comme celles de la place Tahrir. La tension est telle que la concentration d'individus augmente les risques d'agression et parfois de viol.»
Reste pour la journaliste à mesurer le risque pris, en relativisant sa peur. «Quand on se retrouve coincée dans un endroit, il y a des moments d'inquiétude, et surtout de peur physique, poursuit Claude Guibal. Mais je suis consciente des dangers sans pour autant être une casse-cou. Je vis depuis une quinzaine d'années en Egypte, où j'ai ma famille et mes amis. Ma peur n'est pas forcément celle d'une personne couvrant des évènements, elle ressemble à celle de n'importe quel citoyen égyptien. Quand tout le monde est pétrifié, vous l'êtes en même temps que les autres.» Paradoxalement, la société égyptienne a toujours dénoncé les méfaits et le harcèlement sexuel que subissent 98% des Égyptiennes selon des sondages publiés il y a quelques années par les journaux égyptiens.
Niqab
«C'est une plaie pour l'Egypte ! assure Marwa Hababi. Le harcèlement sexuel se retrouve à tous les niveaux. La police, dans la majorité des cas, ne relève que les plaintes des touristes. Elle les prend au sérieux contrairement aux citoyennes qui se voient infliger une double condamnation…» Pourtant, la société civile se mobilise face à ce phénomène qui souille l'image du pays. Même si le cas de Caroline Sinz a été peu médiatisé en Egypte, «les gens ont été choqués et profondément indignés. Les personnes qui entendent jouer un rôle politique ou public ont condamné ce genre de chose», assure Claude Guibal qui, pour l'anecdote, raconte : «J'ai reçu des appels de salafistes que je connais, qui voulaient vérifier que ce n'était pas moi qui avais été visée. L'un d'eux m'a précisé que c'était pour cette raison qu'ils demandaient aux femmes de porter le niqab et de rester à la maison, afin de les protéger de la violence des hommes.»
Si pour certains, empêcher les journalistes femmes de se rendre place Tahrir est une solution, pour d'autres il est surtout important d'informer et de former les journalistes aux dangers des grands reportages en Egypte. «La problématique est nouvelle et s'est imposée aux médias occidentaux qui ont besoin des femmes reporters pour aller au-delà de l'info, conclut Marwa Hababi. Car ce sont elles, et pas les hommes, qui entrent dans les familles, les hôpitaux, les orphelinats… et elles nous apprennent plus sur la situation sociale des Egyptiens. Si on interdit aux femmes journalistes de faire leur travail, on ampute une grande partie de la vérité au monde.»


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