A l'occasion de la Journée nationale des personnes handicapées coïncidant avec le 14 mars, les associations ayant pour mission la promotion des droits de cette frange de la société montent au créneau. «L'important, ce n'est pas la commémoration de cette journée, mais d'émettre des lois répondant aux besoins des handicapés», estime M. Brahimi, président de l'Association des sourds-muets Yemma Gouraya. Il précise qu'«il y a une différence entre droit et loi». Car, entre les attentes de ces personnes et la réalité de leur vécu, il y a un grand fossé. «Les handicapés en Algérie vivent dans des conditions dramatiques», déplore M. Brahimi, qui regrette l'attitude des pouvoirs publics qui «ne bougent même pas le petit doigt pour s'enquérir de leur situation». Cette association a décidé de célébrer cette journée le 16 mars à la Maison de la culture de Hussein Dey. Il y a un manque flagrant d'écoles spécialisées dans la formation des handicapés. Dans le cas où ces écoles existent, l'accès fait défaut. Manque de moyens pédagogiques, éloignement et difficultés d'y accéder sont, entre autres, les facteurs qui compliquent le vécu des handicapés et de ceux qui les prennent en charge. Sur le plan social, l'aménagement du territoire, notamment la conception de l'architecture des édifices publics, occulte souvent l'installation des accès aux personnes handicapées. Ce qui compromet leur autonomie, notamment les handicapés moteurs. La discrimination que subissent les personnes aux besoins spécifiques ne s'arrête pas là. L'insertion professionnelle est également un rêve inaccessible pour cette catégorie. Pourtant, toute intégration sociale passe par un emploi et un salaire décent. Nombreux sont les employeurs qui ne respectent pas le code du travail, qui prévoit un quota de postes pour les personnes handicapées. Et cela, en fonction de l'exigence du poste et de la capacité de la personne handicapée qui postule.